l’invisibilité des personnes seules

Lorsqu’on vit seule, on est souvent invisible aux yeux des autres, ceux qui sont « à plusieurs ». Ça n’a pas toujours été mon cas, d’être seule et d’être invisible. J’ai même souvent eu l’impression d’être trop entourée et trop voyante.

Aujourd’hui, c’est le contraire. Une femme de 50 ans qui mange seule au restaurant, qui voyage seule (à vélo, en train, en camionnette, en avion…), qui vit seule dans son petit appartement ou sa grande maison, qui va seule au cinéma, dans les musées, au théâtre, boire un verre, qui arrive seule dans une fête, qui se balade seule… c’est forcément suspect.

Elle est sûrement seule parce qu’elle est conne ou inintéressante ou qu’elle se prend pour le nombril du monde ou parce qu’elle est sèche et pénible. Les femmes seules de 50 ans vivent une double peine : ne pas pouvoir partager les bons moments et les surprises de la vie et subir les regards interrogateurs et méfiants des personnes qu’elles croisent.

Je ne suis pas seule par choix mais ça pourrait être le cas que ça ne changerait pas la donne d’un iota.

Il y a quelques semaines, il a fallu que j’explique à des femmes qui me disaient que elles, elles préféraient vivre des trucs à plusieurs (comme si moi j’étais une espèce d’erreur de la nature à vouloir m’isoler) que si je voulais absolument vivre ma vie autrement que recluse au fond d’un lit, il fallait que j’accepte de sortir seule.

A 30 ans, on est forcément entourée (enfin moi, je l’étais et à 40 aussi) de tout un tas d’ami.es, de copines et de copains célibataires, qui font des trucs de célibataires (souvent dans l’espoir de croiser une âme sœur d’ailleurs mais ce n’est pas le propos). Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Je ne connais pratiquement que des personnes en couple ou en famille qui font des trucs de couples et de familles. Dans ces « rassemblements », les femmes célibataires de 50 ans ne sont pas les bienvenues – trop bizarres, trop envie de parler (tu parles Charles, tu n’imagines pas les tonnes de choses qu’elles contiennent au fond d’elles depuis des jours et qu’elles ont besoin de partager !), trop empressées à accepter un café sur le coin d’une table vite-fait même si elles ont l’impression que les autres font leur B.A. de la journée.

Du coup, quelle est l’issue ? Essayer de m’amuser seule (c’est possible, ça ?), m’enfermer dans une grotte et ne plus en sortir, tenter coûte que coûte de continuer à participer à un semblant de vie sociale (je veux être normale, laissez moi entrer, siouplaît !!!).

Je fantasme souvent sur l’idée d’être invisible, comme dans la chanson de Laurie Anderson que je vous mets ci-dessous. Pour ça, les villes sont parfaites. Nobody knows my naaaaame…

Parfois aussi, je me dis que je m’épanouirais peut-être dans une sorte de vie réglée au millimètre, à la japonaise (ou monacale, c’est selon), où chaque chose est à sa place et au sein de laquelle, je ferai exactement les mêmes choses jour après jour, sans faire de vagues, sans chercher à communiquer plus que le « bonjour, merci, bonne journée » rituel aux commerçants…

Mais bon, ce n’est qu’un mirage. Je me connais et je sais à quel point j’ai besoin qu’on me touche (dans tous les sens du terme). L’anesthésie sociale n’est sans doute pas la solution. C’est pourtant celle que je pratique en ce moment parce que je ressens une sorte de honte.

Dans ce contexte, je suis vraiment enthousiaste à l’idée de mon nouveau boulot. Il se trouve qu’en ce moment-même, tout le monde est en vacances mais je sais que fin août, je vais travailler au sein d’une équipe et rencontrer des tas de gens. Genre la fille, elle a hâte que ce soit la rentrée – n’importe quoi !

Et si ça se trouve, je souffrirai alors d’un trop-plein de contacts (ou pas). J’ai l’impression que je vise un équilibre inatteignable parce que ma solitude est la cause et la conséquence à la fois de mon état psychologique.

j’ai du retard…

pregnant

j’ai du retard

Avec zou, on a fait une connerie… pas une connerie d’ado (grands dieux, je n’aurais jamais fait ça quand j’étais ado !!). On a fait une connerie de grandes personnes. Et du coup, j’ai du retard.

Bon en fait, le risque était à peu près calculé vu que j’en étais au 28ème jour de mon cycle et que j’étais, comme qui dirait, dans la phase où j’attendais mes règles d’une minute à l’autre ; je flippais même que ça arrive pendant l’acte… Mais depuis, rien de rien de rien…

Je suis quand même un peu allée à l’école et je sais que l’ovulation est censée se produire autour du 14ème jour du cycle (si, si !!) et que là, on était loin. Mais bon, faut aussi mettre dans l’équation le fait que j’ai eu cet été des problèmes hormonaux qui ont engendré des cycles complètement irréguliers (43 jours, 14 jours, 39 jours…). Mais depuis, tout allait bien : je suis allée voir une spécialiste (professeure et tout et tout) et après un petit traitement, tout est rentré dans l’ordre…

Et donc, de deux choses l’une : ou je suis enceinte ou mes problèmes hormonaux recommencent (périménopause même si la gynéco m’a dit que non ??).

Et si je suis enceinte, il va falloir que je fasse un choix : avorter ou non ! Et là, c’est le drame : tout se bouscule dans ma tête. Vous savez ce que je pense de la maternité… Vous savez que je ne veux pas d’enfant et que depuis mes 20 ans, je n’en ai JAMAIS voulu.

OK ! Mais je n’arrête pas d’y penser, là. Je me dis que c’est sans doute ma dernière « chance » d’avoir un enfant (je vous rappelle que je me rapproche dangereusement des 42 ans). D’un autre côté, est-ce qu’on fait un enfant pour ce genre de raison ? La plupart d’entre vous me diront : beuh non, on fait un enfant parce qu’on s’aime et qu’on dégouline de l’envie de se reproduire. Ouais, sauf qu’en vrai, je crois que la plupart des gens poursuivent également d’autres buts (en plus ou à la place des premiers) : avoir quelqu’un qui s’occupera d’eux quand ils seront vieux (enfin, si tout se passe bien dans le monde de Oui Oui), laisser une trace de leur passage sur Terre (?), perpétuer la lignée familiale (ça, c’est drôle !), toucher les allocs (ça, c’est moins drôle)… Et bien sûr, pour d’autres raisons hautement respectables telles que repeupler la Terre (qu’en a bien besoin vu qu’on est bientôt 7 milliards), transmettre des valeurs à un enfant et lui permettre de grandir et de devenir un être humain heureux et épanoui (et là, je m’inscris en faux messieurs mesdames : y’a pas besoin de faire des gosses pour ça, y’en a déjà plein des tout faits qui ne demandent que ça)…

Bref, je m’arrête là parce que ça ne résout pas mon problème. Zou « n’est pas prêt » et je ne suis pas prête à élever un enfant seule (parce qu’étant donné notre situation que je ne développe pas mais si vous avez suivi et que vous êtes un peu malin, ce n’est pas très difficile à comprendre). Je ne suis pas prête, donc. Quoique… Et si, moi aussi, j’avais envie de tout ça (cf. toutes les raisons non citées ci-dessus) ? Et si moi aussi, je me sentais légitime et capable d’élever un enfant ? Et si j’en voulais de cet enfant ? Et si je commençais à imaginer ma vie avec ce futur incertain ? Et si c’était une fille ? Et si c’était un garçon ? Comment je l’appellerai ? Est-ce qu’il aurait ses yeux ? Est-ce qu’il aurait ma bouche ? Et il aurait quelle couleur ? Et, et…

Purée de pois, tout ça pour 3 jours de retard ? M’est avis que ça cache un truc… Non ?

trop n’est pas assez

D’habitude, je ne lis jamais de bd (ça me gonfle le plus souvent… même celles avec des super dessins… même les trucs desquels on me dit « mais si, ça tu verras, c’est trop bien, blablabla »).

Mais…

Un copain parti en vacances (et chez qui je passe de temps en temps pour mettre de l’eau dans les plantes) m’a laissé ça sur la table du salon (au milieu de quelques autres ouvrages et revues sympatoches) :

cliquer sur l’image vous permettra d’aller sur le site de l’éditeur où vous pourrez télécharger un extrait (^_^)

Ben, je vais vous dire la vérité : je l’ai dévoré en deux heures. C’est comme un écho qui vient de loin… Un truc qui résonne (et raisonne aussi) avec ma propre histoire, mais dans le désordre. Etrange…

Du coup, je sens que je vais finir à la bibliothèque pour dégoter les autres bouquins d’Ulli Lust.

Je change, je change. Je prends un sacré tournant. Faut que je fasse gaffe sinon je vais finir au festival d’Angoulême (nan, je déconne).

les filles à poils

les_filles_à_poils

Non, ce n’est pas un appel pour que les filles se mettent à poil mais une petite réflexion personnelle à propos des filles qui choisissent de laisser pousser leurs poils de jambes et d’aisselles. Je ne parle pas de quelques poils qui se battent en duel ou d’une épilation un peu ancienne. Non, je parle des vrais poils de 3 cm bien noirs sur des papates bien blanches.

Pendant mon petit périple et souvent dans les milieux « alter », j’ai croisé plusieurs filles qui avaient fait le choix du naturel total. Les deux dernières étaient brunes et moi, y’a pas, je trouve ça super moche. Déjà que je ne suis pas très attirée par les poils des mecs, ceux des filles ne m’attirent pas plus. Je ne suis pas non plus une adepte du total look sans poil c’est-à-dire du sexe épilé pour parler clairement. En fait, je trouve le fait qu’un garçon désire le sexe d’une fille épilée, un peu… comment dire… limite. Pour moi un sexe de fille sans poil est un sexe de petite fille (mais y’a peut-être que moi sur Terre qui pense ça). Et je ne pense pas que les garçons qui préfèrent ça sont des pédophiles, hein. N’allez pas me faire dire ce que je n’ai dit. En plus, il y a sans doute des effets de mode qui font faire certains choix et pis le côté pratique peut-être. En gros, c’est pas mon truc et du coup, les mecs qui me conviennent sont des mecs qui préfèrent les poils à cet endroit.

Du coup, ce que je viens de dire va l’encontre de ma faible attirance pour les poils des jambes et des aisselles. Ben oui ! Je suis comme ça : incohérente (mais pour ma décharge, je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais l’être – cohérente). Bon OK, les aisselles ça passe mais les papates ; je ne peux pas.

PS : Siouplait, dans les commentaires (en parlant de ça, je commence à vous répondre dès que je peux – c’est-à-dire demain sûrement), ne me sortez pas les arguments féministes. Je les connais et je m’en fous. Moi aussi, je suis féministe.