Pour beaucoup d’entre vous/nous (au moins celles et ceux qui résidaient en France métropolitaine en 2020), le 16 mars 2021 est la date anniversaire du début de la merde de la privation de nos libertés. En effet, ce jour-là débutait le premier confinement (à lire avec une voix de film d’horreur). Mais vous devez être abreuvé.e de toutes parts de commémorations plus ou moins heureuses. Du coup, je me suis dit que j’allais vous parler d’un autre anniversaire, qui ne concerne que moi (et peut-être d’autres femmes dans le monde mais vu qu’elles ne liront pas cet article, on s’en fout).
Je ne vais pas garder le secret plus longtemps : aujourd’hui, je suis très officiellement ménopausée !! Avouez que ça valait le coup d’attendre pour apprendre cette grande nouvelle.
Il y a un an pile poil, je me dépêchais d’aller au supermarché avant le black out pour acheter des tampons parce que, après 253 jours sans règles, mon corps avait brusquement décidé qu’un petit revival s’imposait.
On ne parle pas souvent de ménopause, ni dans les médias, ni au café du coin. Ou alors si, mais pour dire des conneries bêtises du genre que les femmes ménopausées ont leurs chaleurs ou qu’elles ne sont plus baisables jenetrouvepasdemot. Même entre femmes, il est difficile d’en parler. Je me souviens d’avoir un jour abordé le sujet avec un groupe de filles que je connaissais. Alors que je demandai à la plus âgée d’entre elles (qui avait 6 ou 7 ans de plus que moi) si elle était ménopausée et/ou si elle avait des problèmes de cycle, elle me répondit fièrement que non, elle n’était pas ménopausée. Son ton et son demi-sourire étaient là pour dire que je n’étais vraiment qu’une naze de déjà subir les symptômes de ma fin de vie, qu’elle au moins, elle était encore une VRAIE femme.
Parce que oui, il faut le dire, pour la majorité des personnes (occidentales et âgées de moins de 50 ans) : une femme ménopausée ne sert plus à rien. Et sous prétexte qu’elles ne peuvent plus enfanter, qu’elles ont les seins qui pendent un peu et qu’elles ont quelques rides par ci par là, les hommes de mon âge se tournent généralement vers les plus jeunes – qui n’ont pas de petit bidon (mes amies, vous ne pouvez pas faire grand-chose contre l’apparition de cette petite brioche puisque ce sont vos hormones qui commandent !).
Bref, ça fait pas mal d’années que j’ai des symptômes très gênants. Par exemple, je n’ai pas passé une seule nuit avec 8h de sommeil d’affilée depuis au moins 4 ans. J’ai essayé tous les compléments alimentaires possibles et imaginables. Aujourd’hui, je laisse tomber. J’accepte et j’essaie de me créer une vie qui tienne compte de ça.
Malgré tout, j’ai décidé de célébrer ma ménopause ! Je n’aurais plus mes règles. Et désormais, c’est décidé, je n’aurais plus de règles non plus – je ne sais pas si vous saisissez la nuance mais moi oui. C’est simple, maintenant, je n’en ai plus rien à foutre faire de mon surmoi, de toutes ces règles qu’on m’a imposées et que je me suis ensuite imposée à moi-même. Au diable ma recherche de perfection, d’autonomie absolue, de rectitude morale, de respect impérieux de mes sacro-saintes valeurs, de mon appétence pour la reconnaissance des autres, de mon besoin de plaire (surtout à celles et ceux qui me rendent insecure).
C’est sans doute bizarre à dire mais je considère désormais la ménopause comme une chance de m’extraire de la course à l’échalote.
Sur ce, je vous laisse, je vais aller désherber les plates-bandes de devant.