la demande de financement


« – Bonjour Madame Pineau. Que puis-je faire pour vous ?

– Tu ne me reconnais pas ? C’est vrai que je suis plus habillée que la dernière fois, lui dit-elle avec un clin d’œil appuyé.

En effet, elle avait fait un effort particulier pour se vêtir ce matin. Elle avait enfilé sa panoplie de femme d’affaire : tailleur qu’elle croyait chic mais qui était trop court pour être honnête, lunettes Armani censées lui conférer le sérieux dont elle avait besoin aujourd’hui et des escarpins rouges pour la touche glamour. Si on rajoutait à ça, son sac en faux Vuitton, son maquillage bien trop appuyé pour une femme de son âge et le chewing-gum qu’elle mâchouillait, on avait plutôt l’impression d’être en face d’une travailleuse de la nuit sur le retour. C’est du moins ce que Barnabé Tardieu avait pensé quand il l’avait vu défiler (c’est le terme adéquat) dans le couloir qui menait à son bureau.

– Vous allez devoir me mettre sur la voie parce que non, je ne vois pas où nous avons pu nous croiser.

– M’enfin Benjamin, tu ne peux pas ne pas te souvenir de la folle nuit que nous avons passée ensemble.

Quoi ? Barnabé se mit à réfléchir à toute vitesse et une vague image commença à poindre dans son esprit embrouillé du lundi matin. Effectivement, il y a quelques années, il avait fini chez une pauvre fille après une soirée un peu trop arrosée. Il s’était laissé convaincre de la ramener et lorsqu’ils étaient arrivés devant chez elle, il n’avait pas eu le cœur de la repousser alors qu’elle lui proposait « un dernier verre ». Elle ressemblait à toutes ces filles paumées qu’on trouve dans les boites de province. A peine avait-il franchi le seuil de sa maison qu’elle s’était mise à sangloter sur sa condition de femme au foyer délaissée. Elle lui avait servi un verre puis un autre, repoussant inexorablement l’heure de son départ et les limites de sa volonté. Quand il s’était réveillé le matin dans ce lit inconnu à côté de cette fille dégoulinant de maquillage, il avait été pris d’un haut le cœur et avait essayé de filer. Mais elle avait été plus rapide que lui et s’était redressée d’un bond en commentant de sa voix de crécelle la nuit torride qu’il lui avait fait vivre. Totalement confus, il n’avait pas répondu parce qu’il ne se souvenait absolument de rien. En rentrant chez lui ce matin-là, plein de honte, il s’était juré de ne plus jamais repenser à ce week-end de séminaire et l’avait enfoui bien profondément dans sa mémoire. Sauf qu’en ce lundi matin, cette fameuse soirée avait décidé de lui péter à la gueule. Il n’en avait évidemment jamais parlé à Mélanie – elle lui aurait fait une crise – et lorsque les collègues l’avaient tarabusté le lundi suivant, il avait affirmé haut et fort qu’il l’avait juste déposé devant chez elle en tout bien tout honneur.

– Ah oui… Mais ça fait très longtemps dites-moi ! Comment allez-vous ?, murmura-t-il en espérant que, par effet miroir, elle baisserait elle aussi le volume de sa voix.

– Tu peux me dire « tu », après ce qu’on a vécu, claironna-t-elle.

– Oui, bon d’accord. Alors euh… Mme Pineau…

– Nathalie !

– Nathalie donc… que puis-je faire pour toi ?

– J’ai décidé de développer mon potentiel !

– Oui… et donc, peux-tu m’en dire un peu plus ?, bredouilla Barnabé assez gêné.

– C’est très simple, je reprends ma vie en main. Je veux devenir influenceuse sur les réseaux.

– Ah ! Et en quoi puis-je t’aider ? Moi, les réseaux je n’y connais rien du tout.

– Mais enfin Barnabé, regarde autour de toi. Nous sommes dans une banque ! Je viens demander un prêt pour financer mon matériel et mes déplacements d’influenceuse. D’ailleurs, j’ai tout écrit noir sur blanc.

Elle extirpa plusieurs papiers chiffonnés du fond de son sac.

– Tu sais, ce n’est peut-être pas la peine que tu me le lises. Tu peux simplement…

– Tss, le coupa-t-elle. Tais-toi et écoute.

Face à son ton péremptoire, le pauvre Barnabé n’eut d’autre choix que d’écouter son exposé.

« – Hum, hum. Quand on regarde la télé, on voit bien que maintenant, il ne sert à rien de faire des études pour réussir puisque c’est les réseaux qui font tout. Moi, je suis très intéressée par tout ça et d’ailleurs j’ai déjà 40 followaires sur mon Insta. Il faudrait juste que j’en ai plus pour que ça décolle. Il me faudrait un plus beau téléphone avec un micro et des lampes halogènes – et puis aussi que j’ai de nouvelles tenues et de l’argent pour acheter du maquillage cher. Evidemment, avec ma plastique, je peux me prendre en photo et faire des stories super intéressantes sur comment qu’on met du fond de teint ou sur la mode. Je suis pas mal de filles dans le milieu et c’est comme ça qu’il faut faire. Je voudrais bien aussi avoir ma chaîne Youtube. Et là, il me faut absolument une super caméra. C’est vraiment important que les femmes puissent être à leur avantage. Je vois trop de personnes mal habillées ou carrément pas maquillées, les pauvres. Comment peuvent-elles réussir dans vie avec un look pareil ? Je pourrais même faire du relooking, du coup avec ma chaîne et mon insta. Je sais bien que ça ne paraît pas sérieux mais au contraire, il y a plein de filles qui gagnent beaucoup d’argent avec ça. Elles vont dans des hôtels chers. Ils en parlent même à la télé, dans des reportages. Et une banque comme ici, vous voulez forcément m’encourager. Je pourrais même communiquer sur ça, vous faire de la pub avec mes réseaux. Ce serait une opportunité pour une petite agence. Si des moches comme on en voit des fois y arrivent, il n’y a pas de raison que je me plante. Je suis ultra motivée. Et puis, soyez sûrs que je n’oublierai pas la banque quand je serai riche – et toi non plus, mon lapin. Ne laissez pas passer cette offre que je vous fais : vous allez sûrement financer l’influenceuse la plus célèbre de la région… »

– Oui bon, je crois que j’ai compris ton projet. Malheureusement, je ne sais pas comment te dire ça… avança-t-il bien conscient de marcher sur des œufs. Mais euh, tu vois ? Euh… notre banque n’a pas trop l’habitude…

– Oui, bien entendu, pour un projet de cette envergure, tu n’es pas décisionnaire.

– Voilà ! Donc, ce que je te propose, c’est de me laisser tes documents et je les transmettrai à mon supérieur.

– Parfait. J’étais sûre que nous allions nous entendre.

– Oui, enfin, je ne te promets rien.

– Tss, je suis certaine que tu trouveras les mots qu’il faut. J’attends donc de tes nouvelles la semaine prochaine ?

– Oui, enfin, euh… peut-être le mois prochain plutôt. Les délais sont longs et puis comme ce n’est vraiment pas banal comme projet, peut-être qu’il faudra qu’on envoie ça au siège, tu vois ?

– Bien sûr, évidemment, j’aurais du y penser. Les petites agences de province ne sont pas aptes. Allez hop, je file. Bye, bye !!!

Elle lui colla les deux feuillets sur la table, farfouilla encore une fois dans son sac à main pour y chercher ses lunettes de soleil et sortit de son bureau en balançant des fesses et en lui faisant de grands signes à travers la vitre.

Pauvre, pauvre Barnabé. Il en resta comme deux ronds de flan au fond de son siège pivotant.

la citation

Bon, je commence à en avoir marre d’attendre, moi. Ça fait déjà 20 minutes. Ça m’apprendra de vouloir impressionner Brice. Lui ça va, il peut encore jouer sans souffrir mais moi, mes années de rugby m’ont laissé de douloureux souvenirs. Saloperie de genou.

Mais qu’est-ce qu’il fiche cet idiot d’ostéo ? Je ne vais pas me gêner pour le reprendre. Non mais ! Au prix où on le paye, il pourrait au moins être à l’heure. Ça ne se passerait pas comme ça s’il était sous mes ordres, tiens !

– Bonjour

– Bonjour

Putain de merde, c’est la fille de la piscine. Et évidemment, pile quand je ne suis pas à mon avantage. Déjà l’autre jour, avec le bonnet de bain, c’était limite mais là avec mon jogging, elle va me prendre pour un beauf. Il faudrait que je trouve quelque chose à lui dire, vite, histoire d’engager la conversation avant que l’autre empaffé vienne me chercher pour ma séance. Je pourrais lui dire simplement « Patrick Giroud, enchanté. » Non, ça va faire bizarre. Ou peut-être lui parler de notre première rencontre à la piscine. Non plus, je n’ai pas envie qu’elle se souvienne de moi de cette façon. Je me suis un peu humilié ce jour-là et puis, ça va faire « homme à l’affut ». Avec toutes ces histoires de Me Too, les femmes, il faut les prendre autrement maintenant. Qu’est-ce qu’elles nous emmerdent avec leurs histoires ! C’est assez pénible de ne plus pouvoir être galant sans risquer un procès. Aujourd’hui, elle est encore plus attirante qu’à la piscine. J’aime bien les femmes en jupe. On s’imagine tout de suite avec les mains qui se baladent dessous.

– Ah, vous avez pris le seul magazine scientifique. Je crois qu’il n’y en a pas d’autre.

– Désolée, le voulez-vous ? J’ai un livre dans mon sac.

– Non, non. N’en faites rien. Vous aimez la science ?

– Oui, enfin, comme tout le monde. J’aime comprendre ce qui nous entoure.

– Moi, c’est mon métier.

– Tiens donc !

– Oui, je suis directeur commercial chez Leko. Vous savez, cette grande société de matériel médical.

– Oui, je vois.

– Patrick Giroud, enchanté.

– Marie Lesage. Votre visage me dit quelque chose. Il me semble que nous nous sommes déjà rencontrés quelque part, non ?

– Je ne vois pas mais comme disait François Mauriac « On ne rencontre que ceux qu’on a déjà rencontrés. » Puis-je me permettre de vous demander ce que vous faites dans la vie ?

– C’est un peu compliqué à expliquer, mes activités sont variées.

– Oui ?

– Monsieur Giroud ? C’est à vous.

Ah mais merde, il ne pouvait pas arriver à un autre moment celui-là ? Quel con !

– Au revoir Mademoiselle Lesage.

– Madame Lesage !

– Oups, désolé, oui. Au plaisir de vous revoir Madame Lesage.

– Oui, c’est ça. Au revoir.

Mais c’était quoi, ça ? Je suis pourtant certaine d’avoir déjà vu sa tête quelque part. Et quelle haleine de cheval ! Mais oui, j’y suis : le pauvre type de la piscine, avec son gros bide et son bonnet tout de traviole. Ben dis-donc, il m’a fait de la peine avec sa drague à deux balles. M’enfin, l’espoir fait vivre, comme on dit.


je ne veux pas travailler

Photo by Kinga Cichewicz on Unsplash

Cela faisait une bonne heure qu’elle me bassinait avec l’après bac. Elle était bien gentille Martine mais parfois elle m’ennuyait à mourir à toujours agir comme la jeune fille comme il faut qu’elle était : sérieuse, polie et encore vierge, évidemment.

Moi, je l’avais déjà fait avec des tas de gars. En ce moment, je faisais tourner en bourrique une relation de mon père. François avait la quarantaine bien tassée et un mariage en berne. Il avait repris la maison d’édition créée par son père et disposait de revenus très confortables. Les cadeaux que je lui faisais cracher en échange des miettes que je lui accordais commençaient à s’entasser dans mon armoire. Je m’en fichais comme de ma première chemise. Ce que je voulais, ce que je souhaitais au plus profond de moi, c’était rendre mon père fou. Je multipliais les indices, je faisais semblant de laisser échapper le prénom de François au cours de prétendues conversations téléphoniques avec mes amies, que j’avais, bien entendu, lorsque mon père était à portée d’oreille. Pendant les dîners auxquels il assistait, je jouais la petite fille timide qui n’osait pas regarder en face un amoureux. Mon petit manège commençait à porter ses fruits puisque je voyais que mon père était de plus en plus mal à l’aise en ma présence. Si seulement il avait le courage de crever l’abcès ! Empêtré qu’il était dans sa morale, il ne savait pas comment faire pour parler à sa fille unique de ces choses-là. Il n’osait pas prendre le problème de front parce qu’après tout, il se trompait sûrement. Il était impossible que sa fille, son unique fille puisse être aussi effrontée à 15 ans. Et puis, s’il se faisait des idées, il ne faudrait pas qu’il instillât sous son crâne innocent des pensées malsaines.

François vivait très mal mes tentatives pour me faire démasquer. Il tentait parfois de me faire la leçon, me communiquant ses angoisses entre la poire et le dessert alors que nous quittions tous les deux la table inopinément. Je trouvais ça terriblement drôle, cette manière qu’il avait d’essayer de me dissuader. Pourtant, il était clair comme de l’eau de roche que le coq en lui y prenait un plaisir intense. Quand je n’en pouvais plus, je le menaçais de ne plus jamais mettre un pied dans sa petite garçonnière de la rue Laplace. Ah les yeux qu’il me roulait à ce moment là et ses petites lèvres toutes tremblotantes ! A mourir de rire. Les hommes sont vraiment des idiots.

– Sauf que moi, Martine, je ne veux pas travailler.

– Quoi ? Tu crois vraiment que ton père acceptera de t’entretenir toute ta vie ?

– Je n’ai pas dit ça.

– Bah quoi ? Comment vas-tu faire, alors ?

– Me faire entretenir… mais par un autre homme que mon père, voire par plusieurs autres.

Et voilà, je lui avais bien rabattu son caquet à cette chère Martine. J’avais bien senti qu’elle voulait répliquer mais ses bonnes manières l’empêchaient de formuler la moindre critique à mon encontre.

– Martine, Isabelle, vous descendez ? J’ai fait du cake.

En quittant ma chambre à l’appel de la bonne, je lui fis un petit clin d’œil histoire de la détendre un peu et de lui signifier que tout ça était une bonne blague. Son petit air pincé disparut comme par magie et ses joues retrouvèrent un peu de couleurs. Il ne fallait tout de même pas qu’elle me claque entre les doigts. J’avais encore besoin d’elle.


histoires de famille

famille face à un  coucher de soleil
Photo by Tyler Nix on Unsplash

La voici enfin qui sort de moi, cette nouvelle. Pas du tout comme je l’avais prévue. Je l’ai commencée trois fois. Les deux premières n’ont pas abouti. Je suis restée bloquée aux alentours de la dixième phrase, à chaque tentative. Alors, j’ai trituré le problème dans tous les sens et je crois que j’ai trouvé une réponse, celle que j’écris en ce moment même.

C’est le thème qui me pose problème : Histoires de famille. Comment moi, puis-je écrire sur des histoires de famille ? Question de légitimité, de place. J’ai toujours eu des difficultés avec cette histoire de « famille ». Qu’est-ce que c’est au juste ? Un clan ? Un groupe de personnes qui s’aiment, qui se détestent et qui se pardonnent, qui restent ensemble malgré tout, qui se reconnaissent ? Je ne sais pas du tout ce que c’est qu’une famille ou plutôt j’en ai une idée déformée, formée par mon histoire.

Noël est la fête de famille par excellence. C’est sans doute pour ça que j’ai toujours détesté cette période de l’année. D’habitude, je me fais une bonne grosse déprime le 24 ou le 25. Et cette année, pas du tout. Je me suis tapée ma bonne grosse déprime hier (le 28). Mais du coup, si ce n’est pas Noël qui a provoqué le coup de blues cette année, c’est quoi ?

Je suis allée, comme souvent en rentrant du marché, boire un café chez une copine. Et hier, je ne sais pas pourquoi, elle ne m’a pas parlé. Elle avait sans doute d’autres choses à faire – ça lui arrive souvent, ça nous arrive à tous d’avoir autre chose à faire. Sauf qu’hier, je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma petite tête de pioche mais je l’ai interprété comme une forme de rejet. Je me suis sentie rejetée par quelqu’un que je considère comme faisant partie de ma « famille ». Bien entendu, je sais pertinemment qu’elle n’est ni ma sœur ni ma cousine. Je me doute bien aussi qu’elle-même ne se considère pas comme telle. C’est un système mis en place il y a bien longtemps dans ma vie : partout où je vis, je construis inconsciemment autour de moi une sorte de « famille » symbolique, un clan de rattachement. Les individus qui composent ce groupe ne sont pour la plupart pas au courant de ce qu’ils représentent pour moi ; ça ne fonctionne souvent que dans un sens. J’ai appris au fil des années à ne pas me sentir désarçonnée lorsque je m’aperçois que l’attachement que je ressens vis à vis d’eux n’est pas réciproque.

Pourquoi je fais ça ? Toutes les personnes qui disposent d’une famille toute faite ne peuvent pas comprendre ce qui se passe en moi de manière automatique – en dehors de mon contrôle. Elles peuvent éventuellement essayer de l’appréhender intellectuellement mais c’est une chose de le concevoir et une autre de le ressentir au plus profond de soi. Lorsqu’ils parlent de leur famille, les gens parlent de racines, d’amour inconditionnel, de gènes, d’héritage, de tout un tas de trucs dont je n’ai aucune connaissance. Tous les petits humains ont un besoin irrépressible de s’attacher à une ou plusieurs figures humaines adultes. Sinon, ils meurent. Quand on a été comme moi bringuebalée à droite et à gauche, l’instinct de survie pousse à s’attacher aux humains adultes autour de soi. Parfois, les gens autour de vous sont totalement incapables de vous protéger et parfois encore, ils font exactement le contraire.

Alors voilà, lorsque je m’installe quelque part, j’essaie de m’attacher à des humains non plus maintenant pour satisfaire mon besoin de protection (je suis grande et je sais me mettre en sécurité toute seule) mais pour satisfaire mon besoin de reconnaissance sociale : faire partie du même clan. C’est non seulement important pour moi mais indispensable pour ma survie affective.

Noël est un moment de l’année où les clans (les familles) se recomposent pour quelques jours, histoire de retricoter des liens ou au moins de s’assurer qu’ils sont là. Hier, je me suis sentie exclue du clan (qui n’existe que dans ma tête, je vous le rappelle) et j’en ai souffert.

J’ai réfléchi et je me suis souvenue d’autres clans créés au fil de mes déménagements. Evidemment, j’ai repensé à Bordeaux et à tous ces gens qui ont traversé ma vie. Là-bas, je me sentais chez moi parce que j’avais autour de moi une « famille » forte et présente. Ici, je ne suis pas entourée. Je suis seule la plupart du temps et même si j’aime beaucoup la solitude, il est difficile de l’apprécier lorsqu’elle n’est pas choisie.

J’ai décidé d’arrêter les frais. Je vais repartir d’ici comme j’y suis venue : sur la pointe des pieds. Je n’y suis pas chez moi. Mes engagements professionnels m’obligent à rester jusqu’à fin septembre mais après, je colle mes affaires dans un box et je pars en voyage quelques mois, histoire d’y voir plus clair.

Esseulée volontaire. Il faut bien que j’en profite de cette liberté, non ?!

Il y a des gens qui pensent et qui me disent que j’ai de la chance de ne pas avoir de famille, de liens, d’attaches. Je ne réponds rien parce que ce serait difficile de leur expliquer le vertige, le vide immense qu’on ressent quand on sait qu’on ne manque à personne… ni même à son chat (mon dernier pépère poilu est mort début octobre et il me manque terriblement).

Bref, je prends mon billet d’avion bientôt. J’hésite encore sur ma première destination (il y en aura plusieurs puisque j’ai prévu de partir 6 mois hors de France).

en retard mais ce n’est pas très grave

réveil
Photo by Lukas Blazek on Unsplash

Tout est dans le titre mes amis ! Je n’ai pas encore publié la nouvelle #15 parce qu’elle n’est pas encore écrite. J’aurais pu/du (cul) – j’avoue, ce n’est pas drôle – afficher à la place la tête de l’affreux jojo mais non, le thème me donne envie. Du coup, j’ai prévu d’essayer de l’écrire pour vendredi prochain.

Je travaille beaucoup en ce moment. Je prépare mon départ alors j’ai besoin d’argent. Je me rends compte aussi que je suis sans arrêt en train de cumuler des tas de projets en tous genres et ça me saoule. Je vais essayer de me concentrer sur ce qui me tient le plus à cœur. L’écriture en fait partie mais si ça devient une obligation et que j’en souffre, c’est débile.

Je dors très peu en ce moment pour cause de bouffées de chaleur incontrôlables (elles amputent au minimum 2 heures de chacune de mes nuits depuis mi-septembre). Faudrait que je vous raconte ça un jour parce que ce n’est pas un sujet extrêmement populaire. C’est un signe de vieillissement et comme chacun le sait la vieillesse, c’est mal et ça craint un max (j’espère que vous avez compris que je suis ironique).

Bref, en ce moment j’essaie de me recentrer sur trois choses : mon corps, mon boulot et quand j’aurais plus de temps, l’écriture. La nouvelle #15 viendra donc quand elle viendra… sûrement vendredi prochain.