tu mérites un amour

Tu mérites un amour - affiche

Ça faisait longtemps que je n’avais pas écrit un article sur un film. Avant, c’était ma tradition du jeudi. Pas que j’ai arrêté d’en voir, quoique… c’est vrai qu’ici, j’ai moins l’occasion d’aller au ciné. Les places sont chères et il n’y a qu’un seul cinéma qui fait partie d’une grande chaîne (alors ouais bof, pas envie d’encourager ce genre de trucs). Alors même si une asso se décarcasse pour y programmer de beaux films, ça le fait moins qu’à l’Utopia de Bordeaux où avec la carte, je pouvais aller voir des tas de documentaires et de films, au moins deux fois par semaine pour 4 euros (3,50 quand j’ai commencé).

Pas non plus que je n’ai pas vu de films qui méritaient un article. Le dernier qui m’a vraiment bouleversifiée (je sais, ce mot n’existe pas) est Shéhérazade mais je ne suis pas sûre que j’aurais réussi à en dire des choses plus intelligentes que tout ce que vous avez pu lire. Mais si vous ne l’avez pas vu, allez-y parce que c’est un très très très beau film sur l’amour.

Alors voilà, Tu mérites un amour n’est pas un film immense. Il ne m’a pas fait vivre des émotions très intenses mais c’est un joli film. Et puis, grâce à ce film, j’ai découvert un poème de Frida Kahlo qui lui, m’a bouleversifiée (toujours pas français).

Alors, je voulais te l’offrir (et me l’offrir à moi, par la même occasion) en ces temps de fin d’année qui sentent les espoirs déçus et les attentes insensées parce qu’au final, qu’est-ce qui compte plus que l’amour ?


Tu mérites un amour – Frida Kahlo

Tu mérites un amour décoiffant, qui te pousse à te lever rapidement le matin, et qui éloigne tous ces démons qui ne te laissent pas dormir.

Tu mérites un amour qui te fasse te sentir en sécurité, capable de décrocher la lune lors qu’il marche à tes côtés, qui pense que tes bras sont parfaits pour sa peau.

Tu mérites un amour qui veuille danser avec toi, qui trouve le paradis chaque fois qu’il regarde dans tes yeux, qui ne s’ennuie jamais de lire tes expressions.

Tu mérites un amour qui t’écoute quand tu chantes, qui te soutiens lorsque tu es ridicule, qui respecte ta liberté, qui t’accompagne dans ton vol, qui n’a pas peur de tomber.

Tu mérites un amour qui balayerait les mensonges et t’apporterait le rêve, le café et la poésie.

poème ratp

Photo by Victor Rodriguez on Unsplash

J’ai participé au concours de poésie de la RATP. Mon poème n’a pas été sélectionné pour faire partie des 100 finalistes alors je me suis dit que je pouvais le poster là. Peut-être aura-t-il plus de succès 😀

Il m’a été inspiré par les nombreux témoignages d’agression que subissent les femmes dans le métro. Je me doute que la ratp n’a pas très envie de mettre l’accent sur ce fléau. Et effectivement, afficher ce poème-là dans le métro aurait sans doute fait tâche (bon, ils l’ont peut-être tout simplement trouvé mauvais mais moi, je l’aime bien).

Je prends souvent le métro mais n’ai, pour l’instant jamais eu à subir ce genre de violences). Je crois que si ça m’arrivait, j’aurais très envie de crever ce putain de bâtard (excusez-moi ce moment d’égarement, je voulais dire que j’aurais envie de signifier poliment à l’agresseur qu’il n’a pas le droit de disposer de mon corps comme si j’étais un objet).

Bref, voilà ce que ça donne :

Un flash
Immobile
Des plumes
J’attaque le tout au scalpel
Mon t-shirt sent très fort la transpiration
Aurais-je suffisamment de temps ?
J’écrase une mouche, d’un geste, par dépit
Une odeur de vin rouge
Il souffle comme un buffle
Cligner des yeux
La tâche
S’agrandit
Finalement, je suis descendue aux Abbesses

une vieille personne

Photo by Joseph Chan on Unsplash


Je suis une vielle personne

Je n’ai sans doute plus le temps

D’admirer les grands arbres

De me promener sur les plages

L’air de rien

Mais si j’y pense, je me recroqueville comme une vieille chaussette oubliée dans un coin

Je m’étouffe

J’arrête de chanter

Il est fini, sûrement, le temps de faire l’enfant

De me bourrer la gueule

De crier sur les gens

Sérieusement, j’y pense

Et je ne danse

Plus

Puis y’a mon cœur qui s’emballe

Et qui s’envoie en l’air

Sans moi

Bien sûr que j’y pense

Alors je pédale, je pédale, je pédale

Alors je pédale, dans la semoule, le plus souvent

Je pense trop

Je pense bien mal

Brûler les navires

Partir

Tout nettoyer

Décapitée

Allez Marie, tu devrais t’écouter un bon vieux disque de jazz

Nan, je rigole…

face à l’océan, la chaleur du printemps s’épanouit

Je ne vais pas faire la fille cultivée mais voilà, je suis en train de lire ce bouquin de Xiaolu Guo (une découverte pour moi) – que je trouve hallucinant tellement j’aime. Et dedans, l’auteure cite un poète chinois Cha-Haisheng, aussi appelé Hai Zi.

La première strophe est à la page 55 :

A compter de demain, j’aurai de la chance

Nourrir les chevaux, couper le bois, voyager de par le monde

A compter de demain, je penserai à ma santé et je mangerai plus de légumes

J’aurai une maison face à l’océan ; la chaleur du printemps s’épanouira.

Je ne sais pas du tout ce que ça donne en chinois mais purée de pois, en français, c’est bon !! C’est du poème ça, non ??

PS : pas le temps pour la bidouille sonore aujourd’hui (peut-être cette nuit… ou pas).