Je crois que le moment est venu pour moi de raconter ce qui m’est arrivé le 14 février dernier, jour de St Valentin. Il y a des synchronicités qui ne s’inventent pas.
J’ai décidé il y a deux ans de reprendre un suivi médical régulier et pneumologique en particulier (je souffre d’un emphysème bilatéral depuis très longtemps – ce qui m’a valu deux pneumothorax dans le passé mais c’est une autre histoire).
Il y a 6 mois, lors de mon dernier rendez-vous avec ma pneumologue à la Salpêtrière (oui – puisque j’habite dans un désert médical (Nevers) je suis obligée de consulter à Paris) où je lui disais que j’étais plus essoufflée qu’avant (à vélo), elle m’a prescrit un bilan cardiaque que je suis allée faire ce 14 février.
J’avais un test d’effort à 8h du matin alors j’avais demandé à Jean de me prêter son appartement (il était en voyage, ce qui tombait bien) – ils m’ont fait pédaler alors tu parles Charles, les résultats étaient tout à fait normaux.
Ensuite, je suis allée faire mes courses habituelles à Paris (librairie, boutique de produits naturels…) et j’ai déjeuné avec un Vélorutionnaire parisien pour discuter Vélorution Universelle. Je suis rentrée à l’appartement de Jean qui revenait justement de voyage à ce moment-là – timing parfait pour lui rendre les clés.
Nous avons passé une petite demi-heure très agréable ensemble. Malgré notre séparation, ça me faisait plaisir de le voir (et le plaisir était semble-t-il partagé).
Avant de reprendre mon train à la gare de Bercy (à 18h), j’avais un dernier rendez-vous à l’Institut cardiaque de la Salpêtrière (à 16h30) et c’est là que ça a commencé à déconner grave !
C’est une cardiologue (que j’avais déjà rencontré et qui m’avait fait un électro-cardiogramme s’étant avéré parfaitement normal) qui me recevait pour une échographie du cœur, examen de routine s’il en est. Après avoir commencé l’examen depuis 2 minutes, elle m’informe qu’il faut qu’elle aille consulter un de ses collègues.
Bon, tiens, il doit sûrement y avoir un problème informatique (il y a toujours des problèmes informatiques !!!), me dis-je.
Elle est revenue avec un monsieur en blouse blanche plus âgé qu’elle – bizarre, bizarre pour un problème informatique… Il a hoché la tête en lui disant que oui, oui, oui, c’était bien ça. Bien quoi ????
Il est sorti de la pièce et elle m’a annoncé que ce soir, je ne rentrerai pas chez moi. Ah mais non madame, c’est que je travaille demain, moi ! C’est que mes chats sont tous seuls (j’étais à Paris pour 24h, je n’avais rien prévu d’autre que le distributeur de croquettes), moi ! C’est que j’habite pas tout près, moi !
– Madame, je crois que vous n’avez pas compris alors je vais être très claire : nous devons vous opérer en urgence. Vous avez une tumeur de 4,5 cm de diamètre logée dans votre oreillette gauche et en plus, elle est mobile et menace à tout moment de boucher l’aorte. Donc, cette nuit ou dans le pire des cas, demain matin, nous allons ouvrir votre sternum, ouvrir votre cœur et retirer ce magma pourri (elle n’a pas dit tout à fait ça, c’est une professionnelle).
– Mais non, je ne peux pas rester, je dois rentrer chez moi. Je vais vous signer une décharge, on verra ça dans une semaine.
– Non madame, vous avez quelques heures pour vous organiser, appeler quelqu’un qui règlera toute la logistique…
J’ai appelé Jean qui a accepté de m’aider à traverser cette épreuve parce que oui, ils m’ont bien opérée le lendemain matin à 7h. J’ai eu une chance inouïe d’être prise en charge aussi rapidement et par deux des meilleurs chirurgiens cardiaques de France. L’opération a duré 5 heures. La tumeur en question n’était pas cancéreuse. Ça s’appelle un myxome (c’est rare mais si on l’enlève à temps, on n’en meurt pas).
Et depuis, je suis en convalescence. Chaque nouvelle journée m’apporte une dose d’autonomie supplémentaire…
… rien d’impossible.