… sans qu’ils s’imaginent qu’on croit qu’on est mieux ou moins bien qu’eux ? Et pourquoi leur dire ?
Voici deux questions dont je ne connais pas la réponse mais auxquelles je suis souvent confrontée.
Dire qu’on n’est pas normale ne procède pas d’une espèce de snobisme ou de recherche d’originalité. Non, et je dirais même plus, c’est souvent lors des situations où je cherche à être normale que je me rends compte que je ne le suis pas et que malgré tous mes efforts, je ne le serai jamais.
Alors oui, on est tous différents et uniques et tout et tout. Bien sûr… Sauf que… Sauf que y’a des gens comme moi et y’a des gens normaux.
Et là, vous allez croire je ne sais pas quoi, que je me la pète et ci et ça alors que ça n’a rien à voir.
Les gens comme moi, on les trouve dans toutes les couches de la population, certains sont très bien insérés dans la société d’autres moins – je fais partie de ceux qui sont plutôt bien insérés.
Certains sont riches, d’autres pauvres, y’a des garçons et des filles, des jeunes, des vieux, des gros, des moches, des beaux, des dépressifs (beaucoup), des fous, des gens intelligents et des cons… Des gens qui votent à droite, d’autres à gauche, d’autres qui ne votent pas, des écolos, des ouvriers, des banquiers peut-être – même si je n’en connais pas personnellement…
Bref, ça ratisse large dans ma catégorie.
Et pourquoi je dis ça aujourd’hui, et pourquoi c’est important ? Parce que ça explique pourquoi je ne réagis pas de la même façon que la plupart des gens, parce qu’il est strictement impossible que je vois les choses de la même façon qu’eux. Et ça n’a rien à voir avec l’intelligence, ça se passe au niveau du ressenti…
J’essaie parfois d’expliquer mais je dois souvent – presque toujours – faire face à beaucoup d’incompréhension de la part des gens à qui j’essaie d’expliquer. Et pourquoi je dois expliquer ? Parce que parfois les gens ne lâchent pas l’affaire et veulent comprendre pourquoi je pense ci ou ça ou pourquoi je réagis comme ci ou comme ça… mais je ne parviens pas à expliquer.
Alors, on tourne en rond…
Et pis des fois, un petit miracle se produit : je croise un comme moi. Des fois, ils sont bien cachés (comme moi, la plupart du temps), des fois on se reconnait sur un simple regard…
Ça fait du bien de savoir qu’on n’est pas seule…