Trois mots qui m’empapaoutent

Vous vous doutez bien que ces mots ne m’empapaoutent pas mais qu’ils m’emmerdent me saoulent. Certainement parce que je les ai trop lus et entendus, parce qu’ils sont vidés de leur sens. Et sans doute aussi parce que dorénavant, ils sont souvent – bizarrement, comme c’est bizarre… – prononcés par des personnes qui font tout le contraire de ce qu’ils annoncent.

C’est donc une sorte de palmarès rapide. J’ai échoué à les classer alors je vous les livre tout à trac.

Les co-kekchose

Co-construire, co-concevoir, co-vousmettezbiencequevousvoulezderrière… Y’a un truc corporate qui me gêne grave avec ce genre de mots. Un truc qui sonne comme le ou la manager qu’est allé.e faire un stage de reboosting et de team building et qui pense que l’emploi de ce genre de vocable fera passer la pilule du prochain renforcing du reporting…

Réenchanter

Dernièrement, j’ai essayé de lire un rapport d’un think tank. Le sujet m’intéressait vraiment mais le truc m’est littéralement tombé des yeux (et pas des mains puisque j’étais devant mon ordi – je précise pour celles et ceux qui se seraient éventuellement posé la question) tellement il était plein de réenchantements de mes fesses. C’est dommage parce que je me dis qu’il y avait peut-être des idées intéressantes dans ce rapport. Enfin, je dis dommage mais en fait, je n’y crois même pas ; je suis plutôt partisane de l’idée que les gens avaient du se sentir obligés de décorer leur rapport avec des mots à la mode tellement il devait être vide.

And the last but not least

Bienveillance

Je crois que là, je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi ça me gonfle.

Et sinon, un petit tour du côté de Franck Lepage, histoire de rigoler 5 minutes :

Sur ce, je vais aller co-laver mon linge au lavomatique, histoire de réenchanter ma penderie en toute bienveillance…

Et vous, quels sont vos trois mots insupportables du moment ?

bonne saint-valentin, mon cœur

Je me répète sans doute mais le 14 février sera toujours pour moi, non plus la Saint-Valentin et son cortège de célébrations de l’amour en toc (je parle des injonctions commerciales, pas de l’amour) mais mon deuxième anniversaire.

Et j’accorde beaucoup d’importance (sic) aux anniversaires – aux miens et à ceux des autres. Lorsque je le peux (et évidemment si je connais la date), je fais en sorte d’envoyer un petit mot ou un petit cadeau aux personnes qui me sont chères et même à certaines autres d’ailleurs, qui sont un peu plus que des connaissances.

Cette année, je fête mes 4 ans. Mille quatre cent soixante et un jours (une seule année bissextile sur cette période) de bonus, de supplément de vie. Merci la médecine moderne, quand même.

Alors aujourd’hui, je vais fêter une très bonne Saint-Valentin à mon cœur, l’organe physique et symbolique. Celui qui me donne du courage (du cœur à l’ouvrage), qui me fait chouiner quand je lis de belles et grandes histoires d’amour, qui me retourne comme une crêpe (la chandeleur, c’est encore de circonstances, non ?) quand j’entends dire qu’on a fait du mal aux vieux, aux tout petits, aux animaux…

Mon cœur est ma plus grande faiblesse mais aussi ma plus grande force. Il m’a souvent mise à genoux et m’a souvent aussi portée plus loin sur la route. Il ne sait jamais ce qu’il veut mais il est pourtant très déterminé.

Aujourd’hui, je pense à moi et je peux affirmer que je m’aime enfin, même si c’est prétentieux, parce qu’il y a 4 ans, je me suis fait cette promesse d’essayer d’être ma meilleure amie.

Je vous bise les z’amichs…

même pas peur

Artistic work of painting representing salsa and bachata dancing croud night entertainment (source Getty images)

J’aimerais bien vous raconter mes aventures romanesques et mes amourettes sans importance mais bon, comment vous dire ça simplement : y’en a pas !

Je suis en pleine traversée du désert sentimental mais je vais plutôt bien. Comme si j’étais en train (en vrai) de me réapproprier ma vie. C’est fou parce que ça ne devrait pas. Sur le papier, ça ne paraît pas foufou : je suis de nouveau à Nevers, je suis au chômage (enfin, je ne gagne toujours plus ma vie avec mon activité professionnelle), je n’ai pas de mec et pas l’ombre d’un intérêt sexuel pour quiconque (à part pour Melvil Poupaud et Pio Marmaï mais ça ne compte pas), j’habite dans un studio de 15 m2 sans jardin, je n’ai même pas de chat et en plus, il caille grave…

Sur le papier donc, je devrais voir la vie en noir sombre. Sauf que, comment dire, je vais carrément bien. Je dirais même que j’aime de nouveau ma vie. Dingue ! J’en suis la première surprise.

La dernière fois que j’étais dans cet état mental, j’étais à Bordeaux et je vivais dans des conditions qui n’étaient pas du tout les mêmes. La seule chose en commun entre ces deux moments de ma vie, c’est que je n’avais pas de mec. Je n’irais pas jusqu’à dire que ceci explique cela mais quand même, ça me pose question…

Pour vous dire à quel point je me sens de mieux en mieux, j’ai commencé une nouvelle activité. Ça m’a pris un peu d’un seul coup. J’ai passé un coup de fil et paf ! Je me suis retrouvée le premier mercredi de janvier dans une salle avec d’autres personnes à essayer de lutter contre ma répulsion naturelle à être touchée par des gens que je ne connais pas.

Je vous vois venir : non, je n’ai pas commencé les partouzes ! En fait, depuis le 5 janvier, je passe mes mercredis soir à danser la Bachata. Et franchement, ce n’était pas gagné que j’aime ça ! Pour tout vous dire, c’était même le contraire. OK, j’adore danser depuis toujours (en soirée, je peux facilement danser pendant 2 ou 3 heures d’affilée). Mais je déteste qu’on m’impose quoi que ce soit à ce niveau, que ce soit des mains sur mon corps ou des pas imposés (je hais carrément les bals trad pour cette raison).

Donc là, on partait très très mal : c’est l’homme (ou la personne qui joue ce rôle) qui guide et qui indique à sa partenaire ce qu’elle doit faire, on danse très très (je vais en mettre un autre) très près l’un de l’autre, avec des figures très codifiées et le premier monsieur avec qui j’ai du danser s’était apparemment lâché sur les oignons et soufflait pas mal en comptant ses pas (merci le masque mais tu pourrais quand même mieux faire ton boulot, pfff). Sauf que j’y suis retournée la semaine suivante et encore celle d’après…

Je suis en plein franchissement des limites de ma zone de confort ; je suis gênée aux entournures et pas qu’un peu (genre hier soir, un gars m’a quand même dit « laisse-toi faire », ce à quoi j’ai répondu « évite de dire ce genre de choses à une femme, quand même, c’est limite ») mais quand je sors de la salle à 21h, dans le froid et la pluie, je suis heureuse.

Bon, je vous mets quand même une vidéo de Bachata (ah oui au fait, je n’aime même pas ce genre de musique) pour que vous vous rendiez compte de ce à quoi la chose devrait ressembler (bon, avec le groupe, on n’en est pas là, hein ! – on ne s’embrasse pas à la fin) :

Je mesure l’étendue des limites que je vais devoir encore franchir. Souhaitez-moi bon courage les amishes !

je ne suis plus en colère

Depuis quelques temps maintenant, je ne suis plus en colère contre Jean. Alors, ça ne veut pas dire que je lui ai pardonné, telle une Madone catho, tous les mensonges et les souffrances qu’il m’a fait endurer. Non, évidemment. C’est seulement que j’en ai marre de ressasser des trucs moches et de pourrir mon présent avec des façons de faire qui, après tout, sont à lui (et pas à moi).

Je ne veux pas devenir le genre de personne aigrie par ses histoires d’amours. Je me suis trompée de gars et j’ai clairement pris (c’est le cas de le dire) des vessies pour des lanternes. J’ai confondu ses silences avec de la profondeur, sa belle gueule et ses sourires enjôleurs avec de l’amour sincère. Il n’en était rien, soit !

Mon envie irrépressible de faire couple (de créer ce partenariat amoureux que je cherche depuis si longtemps) m’a égarée.

Alors, ne comptez pas sur moi pour me rapprocher de gars qui ne me plaisent pas au prétexte que tous les beaux seraient des salauds – c’est tout simplement impossible et puis, je n’y crois pas. La beauté du cœur, oui ! Mais bien enrobée s’il vous plaît (enfin enrobée par des attributs qui m’attirent).

Il se trouve que j’ai des goûts très affirmés mais que je peux trouver aimables des styles tout à fait différents. Bon OK, j’avoue que j’ai une préférence pour les mecs pas trop grands, un peu râblés sans être gros, plutôt bruns, de teint mat et avec de grands yeux noirs (tout le contraire de Jean).

Dans ma « carrière » d’amoureuse, je n’ai croisé et aimé le « modèle » décrit ci-dessus qu’une seule fois. Bon, le gars en question a mal fini mais ça n’a pas de rapport avec le sujet principal. Je voulais juste indiquer que je ne suis finalement pas tellement fixée sur une plastique-type.

Ce qui est pratique (si je puis dire) avec le fait de ne plus être en colère, c’est que quand je croise quelqu’un, je n’ai plus tendance à aboyer. Il m’arrive même de rire. Avouez que c’est un progrès et que c’est un peu plus engageant. Bon, mais ça ne fait pas tout…

En ce moment, Waterloo morne plaine, je ne croise aucun homme susceptible de me plaire. Pourtant (peut-être parce que les mecs sentent les filles qui sont en friche sentimentale), je me fais assez souvent draguer.

Un mec m’a même envoyé plusieurs gif animés de bouquets de fleurs sur LinkedIn (vous avez bien lu) parce que j’avais du liker un de ses posts professionnels !!!! Gnéééééé ! D’où ça marche ce genre de trucs ? Enfin la question est : quelle fille trouve ça charmant ? Désolée messieurs, j’ai 50 ans pas 120 (ou 14) !

Dans le genre bizarre, j’en ai une autre : il a fallu que je dise de manière très explicite à un jeune de la salle de sport (beau brun, râblé, de grands yeux noirs mais 19 ans, putain purée de pois 19 ans !!!!) que j’avais 50 ans, que je pouvais presque être sa grand-mère (en insistant sur ce point) et que je n’étais carrément pas intéressée pour qu’il consente à me lâcher les baskets. Je n’ai pas bien compris ce qu’il me trouvait. A moins que ce soit pour compléter son album panini (si vous avez mon âge, vous savez de quoi je parle, sinon une recherche sur internet devrait vous renseigner rapidement). Je me dis qu’il devait lui manquer la grand-mère sportive pour compléter une page ???!!!

Et ma question est donc la suivante : où sont les mecs célibataires, normaux, gentils, fidèles, et sincères ?

Et vu que certain.es d’entre vous sont sans doute assez tenté.es de me répondre « dans ton cul », je ne peux que leur opposer un bien à-propos « ben non, justement ». Désolée pour la vulgarité mais je n’ai pas pu m’en empêcher.

Ah et puis j’oubliais, bonne année les z’amish !

besoin d’une petite cure

Alors voilà, depuis ces derniers jours (3 semaines environ), ça ne va pas très fort. Sans vraiment savoir pourquoi, j’ai le moral dans les talons (souvent, c’est l’estomac mais là, dans mon cas, c’est le moral qu’est au niveau de mes chaussettes, ras des pâquerettes…). Bon bref, ça craint.

Je crois que j’ai atteint le niveau le plus bas jeudi ou vendredi – à moins que ce soit ce matin pendant mes 10 minutes de méditation passées à pleurer (pas chouiner, juste pleurer) : les larmes coulaient toutes seules.

Je ne sais pas bien pourquoi je me sens mal. Des causes multiples : le manque de luminosité, la pluie (la neige même), le froid, le vent, la dette chronique de sommeil, une sorte d’épuisement de toutes mes ressources, comme si je n’avais plus de jus sous le capot. Sans compter que si ça continue comme ça, je vais me retrouver coincée ici pour passer l’hiver. Les frontières ferment les unes après les autres et les infos selon lesquelles le bordel va sans doute recommencer me sont parvenues (pourtant, je fais tout pour ne pas savoir : je ne regarde ni n’écoute les infos, je ne lis pas les journaux, je n’utilise désormais facebook que pour mon boulot).

Je me sens usée. Je n’écris presque rien en ce moment ; aucun entrain pour le faire, aucune (presque) poussée créative. Je me sens vide.

Mais comme ça m’est déjà arrivé souvent dans ma vie, je sais que ça va passer. Je patiente, j’essaie de trouver des stratégies pour m’occuper de moi. Bien sûr, je ne peux pas m’empêcher de me recroqueviller encore plus sur moi-même ; ce qui sans doute ne m’aide pas. Mais voilà, il faut aussi que j’accepte que je me suis construite avec ce genre de système de défense. Quand je souffre et que je me sens faible, je fuis les contacts sociaux – tout en imaginant que ce sont les autres qui me fuient.

En fait, je pense que les gens préfèrent les personnes gaies et vivantes, pleines de projet et d’enthousiasme. C’est peut-être plus faux que je ne le crois. Peut-être que ça les gonfle en fait. Je me pose mille questions sur comment je devrais être pour ne pas déplaire.

Je sais bien que ça va passer mais c’est quand même pénible, cette dépression saisonnière et ce putain de noël à la con qui arrive, en plus.

Du coup, je me suis dit que j’allais commencer une petite cure. Il y a un choix pas possible !! Jus de carotte, monodiète à la pomme, cure thermale, levure de bière, magnésium, pissenlit et artichaut…

J’ai choisi la cure de chocolat (arrosée d’une petite bière de temps en temps). Par le passé, ce type de traitement à fait des merveilles sur mon niveau de motivation : je fabriquais tellement de cellulite que j’étais contrainte de sortir de chez moi pour aller nager si je voulais continuer à rentrer dans mes jeans’.

Allez hop, à bientôt (avec mes 5 kilos en plus).