this is the end

Aujourd’hui, j’ai mis le point final à mon livre. Et je parle bien du livre que j’ai écrit et pas de celui qui va être publié. Bien entendu, celui-ci aussi je l’ai écrit mais en fait, je n’ai pas fini le dégraissage : il sera finalement un résumé succinct du livre principal qui comprend pas loin de 800 000 signes. Les deux parlent d’argent et de ce que nous faisons pour en gagner, alors qu’en fait on en a sûrement moins besoin qu’on ne le croit. Le court est plutôt mainstream et ne choquera même pas ma belle-mère. L’autre, le long, est plus radical (mais pas trop quand même – c’est moi qui l’ai écrit et je ne suis pas très radicale). Ça vous paraîtra sans doute bizarre que je prenne les choses dans ce sens-là mais je ne pense pas (sincèrement pas) qu’il nous faille plus d’argent pour être plus heureux. Du coup, il est logique que je n’ai pas écrit un livre qui parle de comment on pourrait en gagner plus. Non, je parle de comment on peut faire pour être heureu.ses avec ce qu’on a.

Un copain à qui je parlais du sujet de mon livre m’a rétorqué que ça allait bien les histoires de « quand on veut, on peut », qu’il fallait arrêter de culpabiliser les gens, que le problème était sociétal et qu’il fallait donc agir au niveau sociétal pour régler les problèmes des pauv’ gens. Bref, je me suis pris une sacrée charge. Il a totalement raison, le problème est sociétal et il faut donc régler le problème à ce niveau…

Mais quand on se sent pauvre, comment ont fait en attendant que des braves gens d’en haut 😉 résolvent nos problèmes ? On subit en courbant l’échine ? On passe sa vie à espérer un changement qui n’arrive pas ? Non, on lit le livre de Marie (je rigole) !!

Les deux approches ne sont pas incompatibles : on peut vouloir agir au niveau individuel et au niveau de la société.

 

en attendant le feu d’artifice

Hier soir, je suis allée regarder le feu d’artifice avec une copine et son fils. En attendant que le ciel s’étoile, je me suis mise à observer les gens autour de moi et à inventer leur histoire. Je fais souvent ça mais ça me paraît ridicule de livrer les fruits de mon imagination à qui que ce soit. Je joue à l’écrivaine dans ma tête et ça me suffit. Du moins, ça me suffisait…

Je vois mon reflet dans l’écran de mon ordi – je suis installée dehors, dans le jardin sur ma mini-table avec mon unique chaise et mon petit parasol bleu et blanc. Je remarque que j’ai pas mal de duvet sur le visage, particulièrement sur les côtés des mâchoires. C’est doux.

Ça me fait penser que je voulais vous dire que cet été, j’ai décidé d’essayer de lutter contre l’une de mes plus grosses peurs : le regard des autres. Je me suis à peu près toujours sentie plus moche que les autres et donc, non aimable. Là, je vais tenter une expérience : me laisser pousser les poils des jambes. Pour la mounette et les aisselles, c’est déjà fait depuis un bail – à tel point que je n’en ai plus rien à faire du tout. Les poils des jambes sont des limites que je n’ai quasiment jamais franchies – à part l’hiver mais ça ne compte pas. Depuis que j’en ai – des poils – je les ai toujours plus ou moins ratiboisés à un moment ou à un autre. Mais là, je veux me tester. Je veux repousser cette limite : comment vais-je affronter les regards désapprobateurs, dégoûtés et moqueurs ? Parce qu’il y en aura. Si je vivais en Vélorution permanente, je sais que je n’aurais aucun regard à affronter, aucune explication à donner parce que ces personnes (les vélorutionnaires) se foutent bien de mes poils et même plus, elles sont profondément d’accord avec le fait que je fais ce que je veux de mon corps et que ça n’a aucune espèce de raison de les mettre mal à l’aise. Mais je ne vis pas en Vélorution, je vis en France, à Nevers…

Ce qui me ramène à mes moutons, la mini-histoire que j’ai imaginée à partir d’une personne observée dans la foule et qui n’a rien à voir avec les poils.

Christian s’est levé tôt ce matin, il devait aller à la casse à Gimouille pour récupérer une culasse. Sa passion ? La moto ! D’ailleurs, c’est ce qu’il s’est fait tatoué sur le mollet gauche. Sous cette phrase, une moto stylisée pas très ressemblante et puis une autre maxime : Ma vie Ma fille Léa. Tout ça en caractères un peu gothiques, virils !

Il vit avec Léa, sa fille (sa vie) depuis presque 10 ans maintenant. La maman est partie loin. Loin de l’usine, des motos et des parties de pêche du dimanche matin. Elle avait épousé Christian pour son côté sauvage, pour les grands espaces, pour sa moto et le rock’n roll. Ils étaient fans de Johnny, comme tous leurs potes de l’époque et projetaient de faire la route 66 un jour prochain, tous les deux. Et puis Christian avait été embauché ; c’est comme ça qu’on dit dans son bled. Et ça veut tout dire ! Embauché, le nirvana. Le but atteint, il n’avait pas eu d’autres choix que de pointer matin et soir… Il n’a pas fallu très longtemps pour que leurs rêves commencent à être grignotés de l’intérieur. Elle avait accouché un soir de mai. Il était tombé amoureux pour la deuxième fois : ces toutes petites mains et cette toute petite bouche l’avait chamboulé, le Christian. Il allait tout lui donner à cette petite marmotte (elle passait tout son temps à dormir). Même si pour ça, il allait devoir faire un peu de black les week-end. Elle allait l’avoir sa belle chambre toute rose remplie de poupées et de robes de princesse…

A suivre (peut-être un jour, mais ce n’est pas sûr)

régime sec

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Non, je n’ai pas l’intention de maigrir. J’ai repris quelques kilos depuis que je sortie de l’hôpital (que du gras) mais je n’ai toujours pas l’intention de faire un quelconque régime. Je m’aime plus enrobée même si je préférerais quand même que ce soit du muscle plutôt que du gras. Mais chaque chose en son temps : j’ai repris le vélo il y a un mois et j’ai repris la natation jeudi dernier. Maintenant, il me faut juste un peu de temps…

Je vous ai parlé du livre que je suis normalement en train de finir ? Oui, c’est sûr que j’en ai déjà parlé. J’ai dû repousser deux fois la date de remise du manuscrit à cause de ce que vous savez. J’ai envoyé mes 6 premiers chapitres à mon éditrice et badaboum, j’en suis déjà à plus de 600 000 signes pour 6 chapitres alors que je ne dois pas dépasser les 240 000 signes pour le livre entier (il y a 9 chapitres). Craignos !!!

Je suis donc rentrée dans une double phase de travail :

  • fin de l’écriture des chapitres 7 à 9 en essayant de ne pas trop me limiter
  • re-travail du plan et résumé de tous les chapitres précédents – il faut qu’ils perdent 75% de leur masse !!!

C’est difficile, flippant mais en même temps totalement enthousiasmant parce que je me dis que je suis en train d’apprendre un nouveau métier. Parce que oui, c’est ça le métier que je veux faire maintenant (en fait, c’est un des métiers que je voulais déjà faire lorsque j’étais toute petite). Je ne sais pas combien de temps ça me prendra mais je suis toute pleine d’envie et de hâte. Bien entendu, je n’envisage pas d’en faire mon unique source de revenus (d’ailleurs, ce n’est le cas d’aucune de mes autres activités professionnelles) mais plutôt d’acquérir des compétences professionnelles supplémentaires.

Je suis inscrite à une formation pour apprendre le fonctionnement d’un logiciel d’écriture. Et je vais sûrement m’inscrire à deux modules d’un DU qui porte sur l’écriture.

Je sors du bois et j’ose (enfin) dire que je veux (encore) transformer ma vie. D’ici quelques semaines, je vais avancer d’un pas supplémentaire hors de la forêt mais chut, vous apprendrez ça bien assez tôt.

à cœur vaillant…

Je crois que le moment est venu pour moi de raconter ce qui m’est arrivé le 14 février dernier, jour de St Valentin. Il y a des synchronicités qui ne s’inventent pas.

J’ai décidé il y a deux ans de reprendre un suivi médical régulier et pneumologique en particulier (je souffre d’un emphysème bilatéral depuis très longtemps – ce qui m’a valu deux pneumothorax dans le passé mais c’est une autre histoire).

Il y a 6 mois, lors de mon dernier rendez-vous avec ma pneumologue à la Salpêtrière (oui – puisque j’habite dans un désert médical (Nevers) je suis obligée de consulter à Paris) où je lui disais que j’étais plus essoufflée qu’avant (à vélo), elle m’a prescrit un bilan cardiaque que je suis allée faire ce 14 février.

J’avais un test d’effort à 8h du matin alors j’avais demandé à Jean de me prêter son appartement (il était en voyage, ce qui tombait bien) – ils m’ont fait pédaler alors tu parles Charles, les résultats étaient tout à fait normaux.

Ensuite, je suis allée faire mes courses habituelles à Paris (librairie, boutique de produits naturels…) et j’ai déjeuné avec un Vélorutionnaire parisien pour discuter Vélorution Universelle. Je suis rentrée à l’appartement de Jean qui revenait justement de voyage à ce moment-là – timing parfait pour lui rendre les clés.

Nous avons passé une petite demi-heure très agréable ensemble. Malgré notre séparation, ça me faisait plaisir de le voir (et le plaisir était semble-t-il partagé).

Avant de reprendre mon train à la gare de Bercy (à 18h), j’avais un dernier rendez-vous à l’Institut cardiaque de la Salpêtrière (à 16h30) et c’est là que ça a commencé à déconner grave !

C’est une cardiologue (que j’avais déjà rencontré et qui m’avait fait un électro-cardiogramme s’étant avéré parfaitement normal) qui me recevait pour une échographie du cœur, examen de routine s’il en est. Après avoir commencé l’examen depuis 2 minutes, elle m’informe qu’il faut qu’elle aille consulter un de ses collègues.

Bon, tiens, il doit sûrement y avoir un problème informatique (il y a toujours des problèmes informatiques !!!), me dis-je.

Elle est revenue avec un monsieur en blouse blanche plus âgé qu’elle – bizarre, bizarre pour un problème informatique… Il a hoché la tête en lui disant que oui, oui, oui, c’était bien ça. Bien quoi ????

Il est sorti de la pièce et elle m’a annoncé que ce soir, je ne rentrerai pas chez moi. Ah mais non madame, c’est que je travaille demain, moi ! C’est que mes chats sont tous seuls (j’étais à Paris pour 24h, je n’avais rien prévu d’autre que le distributeur de croquettes), moi ! C’est que j’habite pas tout près, moi !

– Madame, je crois que vous n’avez pas compris alors je vais être très claire : nous devons vous opérer en urgence. Vous avez une tumeur de 4,5 cm de diamètre logée dans votre oreillette gauche et en plus, elle est mobile et menace à tout moment de boucher l’aorte. Donc, cette nuit ou dans le pire des cas, demain matin, nous allons ouvrir votre sternum, ouvrir votre cœur et retirer ce magma pourri (elle n’a pas dit tout à fait ça, c’est une professionnelle).

– Mais non, je ne peux pas rester, je dois rentrer chez moi. Je vais vous signer une décharge, on verra ça dans une semaine.

– Non madame, vous avez quelques heures pour vous organiser, appeler quelqu’un qui règlera toute la logistique…

J’ai appelé Jean qui a accepté de m’aider à traverser cette épreuve parce que oui, ils m’ont bien opérée le lendemain matin à 7h. J’ai eu une chance inouïe d’être prise en charge aussi rapidement et par deux des meilleurs chirurgiens cardiaques de France. L’opération a duré 5 heures. La tumeur en question n’était pas cancéreuse. Ça s’appelle un myxome (c’est rare mais si on l’enlève à temps, on n’en meurt pas).

Et depuis, je suis en convalescence. Chaque nouvelle journée m’apporte une dose d’autonomie supplémentaire…

… rien d’impossible.

 

gloire à toi, ô seigneur

 

gloire_a_toi

Gloire à toi, ô seigneur ! Alléluia et tutti quanti. J’ai de nouveau internet à la maison depuis hier. J’étais en panne depuis le 19 décembre (oui, vous avez bien lu). Et après environ 7h de conversation avec le service client de Bouygues (plus incompétent, je pense que ce n’est pas possible), 4 visites de techniciens qui ont tous dit exactement la même chose à savoir qu’il fallait changer la box, j’ai enfin eu gain de cause. Ils m’ont envoyé une nouvelle box (la mienne avait 10 ans et je leur disais depuis le début – comme les 4 techniciens, d’ailleurs – qu’elle avait grillé).

Mais même pour un simple colis, il m’a fallu faire 3 aller-et-retour entre le relais colis et chez moi parce que le service client de Bouygues (encore lui) m’avait donné des informations erronées. Je les hais ! Cette manière de ne pas du tout écouter ce que tu dis et de répéter les mêmes formules – une vraie torture mentale. En plus, ils ne sont pas du tout formés à l’accueil client et ils se permettent de te gueuler dessus…

Comment peut-on tolérer qu’on nous traite comme ça ? Comment accepter des procédures aussi débiles qui ne conduisent qu’à la maltraitance de tous (et je compte dans les personnes maltraitées, toutes celles qui font partie du dispositif et en premier lieu, bien sûr, les pauvres filles et les pauvres garçons obligé.es de gagner leur vie dans ces —— de centrales téléphoniques) ? Au nom de quelle puissance divine se soumet-on à cette immense saloperie de truc ?

Je fais semblant de chercher mais vous connaissez la réponse comme moi : la rentabilité, autrement dit le fric. Un bon 90% des personnes qui vivent sur cette planète souffre à cause de l’inhumanité instituée en système économique pour engraisser les 10% restant.

Je sais que vous savez mais ce soir, c’est plus fort que moi (et ça n’a évidemment plus à rien à voir avec cette purée de pois de box), j’en ai marre. J’en ai plein le dos de cette merde (bip) qu’on a construite et qu’on continue à entretenir.

Mon boulot m’amène à intervenir régulièrement auprès de personnes qui veulent être salariées (et qui cherchent donc un « emploi ») et de personnes salariées dans des secteurs aussi différents que l’industrie, la santé ou encore l’éducation et la formation. Tout le monde souffre… C’est infernal de voir que les soignant.es par exemple (celles et ceux qui sont censé.es prendre en charge les autres), sont en première ligne, confronté.es au stress généré par la pression et le harcèlement institutionnels. Et je ne parle même pas de la façon dont on traite (et ça va bientôt devenir encore plus insupportable) les personnes qui survivent avec 3 francs six sous – les « bénéficiaires » comme on les appelle pudiquement.

Ce soir, j’en ai marre de tout ça. Je veux vivre dans un monde où les gens se parlent normalement et ne se sautent pas dessus à la moindre frustration ou contrariété.

Est-ce que je ressens plus ces choses en ce moment parce que je suis moi-même en difficulté ?

Je n’ai pas de réponse. J’en ai juste marre.

Et puis, je veux du soleil !!!