en attendant le feu d’artifice

Hier soir, je suis allée regarder le feu d’artifice avec une copine et son fils. En attendant que le ciel s’étoile, je me suis mise à observer les gens autour de moi et à inventer leur histoire. Je fais souvent ça mais ça me paraît ridicule de livrer les fruits de mon imagination à qui que ce soit. Je joue à l’écrivaine dans ma tête et ça me suffit. Du moins, ça me suffisait…

Je vois mon reflet dans l’écran de mon ordi – je suis installée dehors, dans le jardin sur ma mini-table avec mon unique chaise et mon petit parasol bleu et blanc. Je remarque que j’ai pas mal de duvet sur le visage, particulièrement sur les côtés des mâchoires. C’est doux.

Ça me fait penser que je voulais vous dire que cet été, j’ai décidé d’essayer de lutter contre l’une de mes plus grosses peurs : le regard des autres. Je me suis à peu près toujours sentie plus moche que les autres et donc, non aimable. Là, je vais tenter une expérience : me laisser pousser les poils des jambes. Pour la mounette et les aisselles, c’est déjà fait depuis un bail – à tel point que je n’en ai plus rien à faire du tout. Les poils des jambes sont des limites que je n’ai quasiment jamais franchies – à part l’hiver mais ça ne compte pas. Depuis que j’en ai – des poils – je les ai toujours plus ou moins ratiboisés à un moment ou à un autre. Mais là, je veux me tester. Je veux repousser cette limite : comment vais-je affronter les regards désapprobateurs, dégoûtés et moqueurs ? Parce qu’il y en aura. Si je vivais en Vélorution permanente, je sais que je n’aurais aucun regard à affronter, aucune explication à donner parce que ces personnes (les vélorutionnaires) se foutent bien de mes poils et même plus, elles sont profondément d’accord avec le fait que je fais ce que je veux de mon corps et que ça n’a aucune espèce de raison de les mettre mal à l’aise. Mais je ne vis pas en Vélorution, je vis en France, à Nevers…

Ce qui me ramène à mes moutons, la mini-histoire que j’ai imaginée à partir d’une personne observée dans la foule et qui n’a rien à voir avec les poils.

Christian s’est levé tôt ce matin, il devait aller à la casse à Gimouille pour récupérer une culasse. Sa passion ? La moto ! D’ailleurs, c’est ce qu’il s’est fait tatoué sur le mollet gauche. Sous cette phrase, une moto stylisée pas très ressemblante et puis une autre maxime : Ma vie Ma fille Léa. Tout ça en caractères un peu gothiques, virils !

Il vit avec Léa, sa fille (sa vie) depuis presque 10 ans maintenant. La maman est partie loin. Loin de l’usine, des motos et des parties de pêche du dimanche matin. Elle avait épousé Christian pour son côté sauvage, pour les grands espaces, pour sa moto et le rock’n roll. Ils étaient fans de Johnny, comme tous leurs potes de l’époque et projetaient de faire la route 66 un jour prochain, tous les deux. Et puis Christian avait été embauché ; c’est comme ça qu’on dit dans son bled. Et ça veut tout dire ! Embauché, le nirvana. Le but atteint, il n’avait pas eu d’autres choix que de pointer matin et soir… Il n’a pas fallu très longtemps pour que leurs rêves commencent à être grignotés de l’intérieur. Elle avait accouché un soir de mai. Il était tombé amoureux pour la deuxième fois : ces toutes petites mains et cette toute petite bouche l’avait chamboulé, le Christian. Il allait tout lui donner à cette petite marmotte (elle passait tout son temps à dormir). Même si pour ça, il allait devoir faire un peu de black les week-end. Elle allait l’avoir sa belle chambre toute rose remplie de poupées et de robes de princesse…

A suivre (peut-être un jour, mais ce n’est pas sûr)

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2 réflexions sur « en attendant le feu d’artifice »

  1. J’ai toujours laissé pousser tous mes poils (y compris ceux des jambes) et ça s’est toujours bien passé. J’ai eu droit seulement un jour à je ne sais plus quels mots sur mes poils intimes de la part d’une femme toute rasée (sauf la tête).
    Ça me fait penser qu’aussi, je n’ai jamais porté de soutien-gorge…

    • Pour les poils, je m’en doutais. Par contre, je suis étonnée que tu n’aies pas eu la curiosité du soutif… (que je ne porte plus non plus rapport à ma grosse cicatrice).

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