la Marie Kondo du changement de vie

Photo by Jiroe on Unsplash

Ma vie est partie en couille cacahuète ! J’ai donc décidé d’utiliser la méthode de Marie Kondo pour ranger tout ce bordel.


Il y a un peu plus d’un an, j’ai créé un podcast (lié à mon activité professionnelle) dans lequel j’interroge des gens à propos de leur vision du bonheur. A force de croiser des personnes heureuses grâce à ce que leur apporte leur famille (celle qu’ils et elles ont créée), j’ai été amenée à me dire, depuis quelques jours, que je me suis sans doute plantée sur toute la ligne.

A presque 50 ans, j’ai l’impression que je suis passée à côté de l’essentiel – ce qui rend heureux tout le monde (ou presque) : une famille, un boulot pépère, une ‘tite maison et un chien (je caricature).

A force de penser à ça, je me suis mise à bien déprimer parce que, même un truc aussi simple, je n’en ai pas été capable. Il a fallu que j’aille chercher la difficulté avec des mecs borderline, des activités chelous et des études super intellos. Tout ça pour me retrouver à 50 ans pas heureuse du tout !

Pour me consoler, j’ai commencé à me dire que ce truc de vivre plus ou moins en « marge » des comportements prescrits a mis sur mon chemin des tas d’opportunités de faire, dire, penser, vivre des choses peu communes. Mais même ça, c’est faux.

Ce n’est pas parce qu’on a des enfants, un petit boulot planplan et un chien qu’on ne peut pas écrire, chanter, être libre de nos mouvements. On peut ! Il y a d’ailleurs des tas et des tas de personnes qui vivent une vie plus fun et plus intense que la mienne alors qu’en surface, elle paraît plus lisse.

Pourquoi a-t-il fallu que je cherche les emmerdes et les difficultés ?

J’ai des tonnes de regrets. Entre 20 et 30 ans, j’aurais pu trouver un mec gentil (il y en a plein, apparemment, et pourtant je ne les ai pas vu – bonjour les œillères !), faire 2 ou 3 marmots (l’envie vient en mangeant, paraît-il), me trouver un job dans la fonction publique (dans l’éducation nationale pour les grandes vacances), faire un crédit sur 20 ans (qui serait aujourd’hui remboursé) pour acheter une petite maison avec un jardin…

J’aurais pu mais je n’ai rien fait de tout ça ! Actuellement, je serais sans doute plus heureuse et mieux dans ma peau. J’aurais le sentiment d’être à ma place, au moins.

Au lieu de quoi, j’ai tout foutu en l’air ! Je ne sais même plus ce que je veux. Tout est brouillé par cette pensée que j’ai tout raté, qu’à chaque fois, j’ai pris le mauvais chemin, choisi le mec le plus dingo, opté pour les pires options…

Je ne sais pas dans quelle mesure je pressentais cette déprime à venir quand j’ai décidé de tout envoyer balader l’année dernière mais les faits sont là : j’ai tout envoyé chier..

Un peu comme Marie Kondo (qui, pour ranger une armoire, commence par en déverser le contenu sur le lit), j’ai vidé ma vie de tout ce qui la constituait, le bon et le mauvais. Ça a commencé avec la mort de mon dernier chat en novembre 2019… Je me suis dit alors que c’était le moment ou jamais de réfléchir un peu à ma vie. Les choses se sont mises en place très lentement : j’ai commencé à mettre de l’argent de côté avec l’envie de partir loin, j’ai décidé d’arrêter de bosser « en présentiel », j’ai donné mon préavis…

Et je me retrouve aujourd’hui dans une vie qui me rend malheureuse parce que je l’ai vidée de toute sa substance.

Mais depuis ce matin, mes pensées commencent à prendre un tour plus favorable. Et c’est là que j’ai repensé à Marie Kondo. Oui, son processus de rangement débute par le fait de tout foutre en l’air mais il ne s’arrête pas là, bien au contraire. Ensuite, elle prend chaque objet (vêtement…) et se demande si elle a envie de le remettre dans son armoire (bon, là j’avoue que son truc de remercier les choses m’est passé au dessus de la tête). Elle fait ça élément par élément. A la fin, il reste des tas de trucs par terre qu’elle jette, donne ou vend. Et il y a aussi plein de place dans l’armoire qui servira à accueillir les nouveaux trucs.

Donc, si je continue d’envisager ma vie avec cette métaphore, je me dis que ce n’est pas étonnant que je me sente aussi mal dans ma peau parce que tout est en bordel par terre. Et, peut-être que vous le savez (ou pas), mais je déteste le bordel !

Dans les semaines à venir, je vais donc devoir considérer chacun des éléments qui constituaient ma vie jusqu’à maintenant et décider si je veux le réintégrer ou pas ; ce sera le cas de mes relations, de mes activités culturelles et créatives, de mes habitudes de vie… et de tout le reste.

Actuellement, il y a déjà plusieurs choses que je veux réintégrer à ma vie :

  • une maison : j’ai besoin d’être ancrée quelque part, je ne suis carrément pas une nomade et je ne l’ai jamais été
  • des chats
  • un jardin potager – je veux recommencer à faire pousser mes légumes et à faire mes bocaux pour l’hiver

Mais je fais face à un petit problème : je ne sais pas du tout où je veux me replanter !! Tout ce que je sais, c’est que ce sera dans un endroit avec des températures clémentes et pas trop de pluie.

je suis complètement has never been

Photo by LexScope on Unsplash

Quand j’ai commencé à écrire cet article, le titre était « je suis complètement has been ». Puis, je me suis rapidement aperçue de mon erreur : je n’ai jamais été bonne à ce jeu là ! A quel jeu ? Au jeu de la séduction, ma p’tite dame.

Je ne sais pas interpréter les signes. A chaque fois que je me risque sur le terrain glissant des rencontres amoureuses, c’est bien simple : je perds.

Je ne sais pas si je l’ai déjà raconté ici (mon cerveau est plein de trous) mais avant de rencontrer le gars qui allait devenir mon mari (une bien belle connerie ma foi – je crois que j’aurais préféré me casser une jambe ce jour-là plutôt que d’aller à la plage) et après avoir quitté le gars avec lequel j’ai passé 12 ans (ici, je l’appelais « Lui »), j’ai eu quelques aventures plus ou moins longues et beaucoup de désillusions.

Une de mes amies (rompue à l’exercice des rencontres sur internet) m’avait convaincue de m’inscrire sur un site. Bon, je m’étais dit alors, fichu pour fichu, allons-y !

J’avais choisi (je ne sais pas trop pourquoi mais ça devait être THE place to be à l’époque) le site où les femmes mettaient les gars dans leur caddie (bon, la réalité n’a rien à voir mais l’habillage était rigolo). J’avais bien tout rempli mon profil – j’avais même mis une photo à peu près avantageuse (je ne suis carrément pas photogénique – contrairement à l’autre con à mon mari).

Quelques minutes après, j’avais déjà reçu plein de messages ! Waouh que je me suis dit à ce moment-là (oui, j’étais assez naïve). Mais ça, c’était avant de les lire : « Est-ce que t’es libre maintenant, on pourrait s’amuser ? », « J’ai un gros gourdin pour toi, salope ! », « Je peux venir te baiser de 16h à 17h tous les jours mais pas le week-end. ». Bon, je vous passe les détails plus ou moins sordides : dans le meilleur des cas, les mecs disaient « Bonjour » avant, dans le pire il me balançaient une photo de l’engin qu’il prévoyait de m’enfiler par tous les trous (si, si, j’ai eu ce genre « d’échanges » en moins d’un après-midi sur le site) !

Mouais ! Je ne peux pas dire que la première journée fut tellement concluante. Non mais vous êtes sérieux, les mecs ? Il y a des fois où ça marche, ce genre de messages ??

Enfin bref, le lendemain et le surlendemain, j’ai réussi à parler normalement avec deux garçons d’à peu près mon âge qui ne m’avaient pas sorti tout l’éventail des positions dans lesquelles ils voulaient me faire ma fête ni tout le répertoire des insultes sexistes parce que, ben euh, non merci !

J’habitais à Bordeaux à une époque sans couvre-feu ni confinement – on ne savait même pas qu’un truc nommé Covid-19 allait nous frapper de plein fouet quelques années plus tard (on était fous, on étais jeunes, on vivait dans l’instant présent, insouciants). Du coup, j’ai pris rendez-vous avec chacun d’entre eux pour l’apéro pour respectivement le soir-même et le lendemain. Ouais, ma copine m’avait bien briefée : à l’apéro parce que 1., si ça se passe mal, tu es désolée mais tu ne peux pas rester parce que tu es attendue pour dîner et 2., si ça se passe bien, tu peux prolonger par un restau.

Alors alors, me v’la donc partie pour mon premier date dans un bar que je connaissais un peu mais pas trop. J’attendais bien tranquillement au bar (je suis toujours à l’heure à tous mes rendez-vous, c’est une déformation professionnelle) quand un gars que je n’avais pas remarqué m’a abordée : c’était lui… avec 15 ans et 25 kilos de plus que sur la photo. Je vois bien que ce je raconte est une vraie caricature de rencontre foireuse via internet mais c’est vrai. Par ailleurs, après les salutations d’usage, il a enchaîné direct en me racontant par le menu sa dernière (et seule) longue histoire d’amour avec son ex qui l’avait jeté quelques mois auparavant. Du coup, au bout de 30 minutes environ, je fus malheureusement désolée de lui dire que je ne pouvais pas rester parce que j’étais attendue pour dîner. « On se revoit bientôt ? Ben euh, non ! ».

Le lendemain rebelote dans un autre bar. Comme la veille, je suis arrivée un peu avant l’heure pour constater d’emblée que la rencontre n’allait pas être facile : ils diffusaient un match (je ne sais même plus s’il s’agissait de foot ou de rugby – c’est dire à quel point ça me passe au dessus de la tête ces conneries-là). Malgré tout, j’ai commandé une bière et me suis accoudée au bar en attendant mon rendez-vous qui est arrivé quelques minutes après et là, une réalité m’a sauté aux yeux : il n’avait qu’un seul bras. Oui, je sais, ça fait sketch mais je vous jure que c’est vrai. Nous avons discuté pendant une petite demi-heure (j’ai posé zéro question sur le bras manquant). Le gars était sympa, plus intéressé par le match que par moi et… fan de zouk. Et là, ce fut la goutte d’eau – il faut dire que depuis mon séjour au Bénin, je suis absolument traumatisée par cette danse. La perspective d’avoir un gars que je ne connais pas qui frotte son truc entre mes jambes en remuant du bassin me fait dorénavant une peur bleue. Ce soir-là aussi, j’avais opportunément un dîner prévu avec des amis.

Je suis rentrée à la maison un peu déprimée mais pas trop finalement parce que je venais de me confirmer à moi-même un truc que je savais déjà : je ne voulais pas rencontrer qui que ce soit via ce genre de site. Je me suis donc désinscrite le soir-même ; mon expérience aura donc duré 5 jours.

Depuis, ma position n’a pas évolué. Des années après, j’ai appris au cours de mon mariage que mon mari était inscrit à plusieurs de ces sites/applis (des zones de chasse parmi d’autres). Du coup, je me suis inscrite à l’un d’eux, un peu plus « haut de gamme » que les autres (la preuve : tout est en anglais – ça trie). J’y ai parlé avec des gars sympas (je voulais comprendre ce qu’ils faisaient là, je n’avais pas l’intention d’être infidèle – ce n’est pas mon truc) et puis, je suis tombée sur la fiche de celui qui m’avait passé la bague au doigt. J’ai vomi toute la nuit.

Evidemment, j’ai mis fin à mon expérience le lendemain en buvant des litres d’eau et un peu de bière pour noyer ma peine – à moins que ce ne soit le contraire.

Je voulais parler de mes compétences en séduction et finalement, je n’en ai rien dit. On verra ça une prochaine fois mais si vous vous promenez sur le blog, vous pourrez déjà vous faire une petite idée de l’ampleur du désastre.

écrire et être lue

Tout ce que j’écris ici est à la fois vrai et faux. Si vous creusez un peu dans les tréfonds de ce blog, parfois, vous vous trouverez face à de la fiction, parfois à de l’auto-fiction parfois aussi à de l’autobiographie et bien souvent à du grand n’importe quoi ! Tout ici est vrai et faux, à la fois et on n’est pas loin du délire philosophique du chat de Schrödinger, vas-y comme je me la pète grave !

Je crois que j’ai trouvé ce que je veux faire dans la vie. Enfin, je ne l’ai pas trouvé, je l’ai plutôt retrouvé. Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu être écrivain – quand j’étais petite, on ne disait pas autrice. A l’époque (je suis vieille), à l’école, le masculin l’emportait encore sur le féminin (il paraît que les instit’ ne diront plus ça désormais mais la règle persiste). Par ailleurs, j’ai toujours voulu enseigner – je l’ai fait pendant plus de 20 ans. J’essaie actuellement de le faire sous une autre forme mais pour l’instant, ça ne fonctionne pas du tout.

Je veux écrire. Je veux écrire de tout, tout le temps. Je veux écrire des livres pratiques, des nouvelles, des romans, des articles, des entrées dans mon journal intime. Je suis même prête à écrire des modes d’emploi, s’il le faut !

Ecrire est long et difficile. C’est ce que tout le monde (ou presque) dit mais je ne suis pas sûre que ce soit vrai. Mon premier livre publié, qui n’était pas un roman, s’est très mal vendu (de mon point de vue en tout cas, c’est pour ça que je vous mets le lien, au cas où). Je ne sais pas si le second se vendra. Je ne sais même pas encore si ce sera un roman, un recueil de nouvelles ou un autre livre pratique.

Tout ce que je sais, c’est que je veux écrire et être lue. Ce blog est une tribune qui m’a permis de l’être, qui m’a permis de partager mes textes pendant longtemps.

Il y a quelques années, plus de 2000 personnes visitaient ce blog chaque jour. Je ne dis pas ça pour me la péter (mais un peu quand même). C’est un constat : mes aventures autofictionnelles étaient lues. Elles étaient également écoutées puisque bien avant la mode des podcasts, je mettais en sons mes petites créations sans importance. Elles m’ont valu une certaine reconnaissance. J’étais invitée à participer à des événements inter blogueurs, j’étais contactée par des journalistes radio, une collaboration avec deux musiciens bordelais avait même été envisagée.

Et puis, je ne sais pas pourquoi (peut-être que j’ai eu peur, peut-être que je n’étais pas prête (qui l’est ?)) mais j’ai progressivement arrêté d’alimenter ce blog avec ma vie. J’ai écrit quelques nouvelles, dont certaines été censées me mener quelque part et ça aussi, je l’ai abandonné.

Je repars de zéro. Je ne sais pas comment les personnes arrivent ici. Avant, nous étions une petite communauté d’apprentis blogueurs – nous nous lisions les uns les autres, nous partagions nos écrits. Je ne sais plus rien des autres à part Cristophe (si, si, c’est comme ça que son prénom s’écrit) qui s’est mis au butinage.

Ecrire n’est pas long et difficile. Parfois, les mots me sortent tout seuls de la bouche et des doigts, sans effort. Ce qui est long, c’est la réécriture, c’est de trouver le mot exact, celui qui correspond en tous points au sens que je cherche à transmettre. Ce qui est long, c’est de trouver le rythme des mots, de travailler la prosodie de chaque phrase, de chaque paragraphe pour que ça chante comme je veux dans la tête des lectrices et des lecteurs. Ce qui est long, c’est de traquer les répétitions moches, les fautes d’orthographe idiotes (mais j’en laisse, exprès – nan évidemment, j’en laisse parce que je ne les vois pas), c’est d’améliorer les enchaînements et les digressions qui épaississent et densifient le texte.

Ecrire ici, c’est mêler les faits et les fakes, c’est redevenir capable de rire de ma pauvre vie sans importance, de garder cette distance. L’humour m’a sauvée de situations pourries. L’humour m’a permis de ne pas prendre trop au sérieux les putains de saloperies de merdes purées de pois d’emberlificotements (mot inventé, je sais) que la vie m’a envoyées par salves, parfois.

Je repars de zéro et j’ai tout à prouver. En fait, ça me plaît que (presque) toutes les personnes qui me lisaient aient déserté le navire. C’est un nouveau départ, sans enjeu (enfin si, la vérité, c’est que je veux séduire à nouveau – et pas qu’ici sur ce blog, mais en vrai, des garçons mais comme vous vous en apercevrez bientôt, je suis ultra nulle à ce jeu-là).

Les prochains posts seront donc forcément complètement vrais et archi-faux parce que c’est ça la vie, non ? Chacun.e d’entre nous tricote tranquillement sa propre vérité et ses propres mensonges. Certain.es le font mieux que d’autres, certain.es le font au détriment des autres. Moi, je le fais ici parce que c’est mon espace de liberté à moi, celui où ma vie est si rigolote et si légère que rien n’a d’importance.

et si je lâchais les chiens ?

Photo by Matt Nelson on Unsplash

Bah oui, maintenant que je n’ai plus rien à perdre, que se passerait-il si je me lâchais complètement, si je m’autorisais à faire exactement ce que je voulais sans me soucier de l’obligation de gagner ma vie ?

Je me dis que cette période de transition pourrait me permettre de ne plus avoir peur de ne plus m’assumer financièrement. Peut-être que quand on a assez confiance dans la vie, elle nous apporte ce dont on a besoin… C’est peut-être un peu con-con comme conception. Je ne sais pas.

J’ai déjà perçu les minimas sociaux, il y a longtemps, et je n’en suis pas morte bien au contraire, cela m’a permis de développer un tas de compétences. J’ai bien conscience que ce que j’écris ne vaut que pour moi, dans les circonstances de vie qui sont les miennes (je vis seule, sans enfants ni parents à assumer).

Même si je n’ai plus droit à ce filet de « sécurité » aujourd’hui puisque je suis indépendante, il y a toutefois peu de risques que je me retrouve dans le caniveau tant que je suis assez en forme pour échanger ma force de travail contre de l’argent.

Ma peur prend racine dans mon enfance, évidemment. Elle est aussi liée à mon accident de vélo puis à mon opération où je me suis retrouvée, les deux fois, en incapacité totale de subvenir à mes besoins. Mais, comme dirait ma grand-mère, la peur n’évite pas le danger.

Aujourd’hui, je décide de ne plus avoir peur et de lâcher les chiens.

J’ai loué un petit appartement dans un village du sud-ouest. J’ai prévu d’y rester deux semaines pour faire le point. J’ai besoin d’être seule, de me retrouver entre quatre z’eux avec moi-même pour imaginer comment je vais avancer vers la suite, vers ce que je veux vraiment faire de ma vie.

On verra !

Ah oui au fait, les artisans qui devaient faire l’aménagement de la camionnette m’ont appelée pour me dire qu’en fait, ils ne le feraient pas. Ah, je vous jure quand ça veut pas, ça veut pas… peut-être un mal pour un bien ? Je ne suis pas madame Irma (moi, c’est Marie).

ambiance du jour : ma vie, c’est de la merde !

Photo by Michael Dziedzic on Unsplash

Bon, je vais éviter les excuses et tout le tralala de début d’année. Cela fait des mois que je n’ai pas écrit ici et encore plus que je ne me suis pas lâchée côté écriture en renouant avec l’objet initial de ce blog (commencé en 2006 – d’abord sur over-blog puis ici et je vais vous dire que ça ne me rajeunit pas) : mon nombril.

Donc aujourd’hui, je vais vous parler de ma vie qui est redevenue complètement nulle.

D’abord, je n’ai plus de mec. Je suis toujours mariée mais cela fait à peu près un an que j’ai quitté Jean à cause des mensonges éhontés qu’il me servait de plus en plus. Je vous passe les détails mais disons que mon mari entretient un harem (des relations longues) qu’il continue de développer et d’enrichir dès qu’il en a l’occasion (et je peux vous dire qu’il sait très bien créer les occasions). Je savais pour les one shot, je ne savais pas pour les autres. Mais, comme il me l’a dit, il ne peut pas s’en empêcher ! Ben voyons, il voudrait sans doute que je le plaigne. Il m’a également dit que pour lui, toutes les femmes sont des partenaires sexuelles potentielles. Je pense sérieusement qu’il est malade mais il dit que c’est moi qui déconne. Bien sûr, Arthur !

Mais les coucheries ne sont que la partie émergée de l’iceberg puisque les mensonges que je ne peux pas lui pardonner sont ceux qui concernent qui il est, en tant que personne. Nous ne vivions pas ensemble et j’ai mis longtemps à m’apercevoir de la supercherie. Il me disait exactement ce que je voulais entendre et se présentait à moi comme un mec bien sous tous rapports et surtout, qui correspondait, en termes de valeurs à ce que je recherchais comme compagnon de vie. Ben je vais vous dire, j’ai chuté de haut et je chute encore parce que j’en découvre de nouvelles tous les jours.

Ce week-end, j’ai découvert qu’il faisait – alors qu’on était ensemble – le mannequin pour l’une de ses régulières qui se dit photographe. Je suppose qu’il ne m’en a pas parlé parce qu’il craignait que je le taquine et qu’il est susceptible quand il s’agit de son ego.

La vérité (enfin la mienne – telle que je vois les choses aujourd’hui, mais peut-être pas demain, on verra), c’est que mon mari est un pauvre type fasciné par sa belle gueule, dirigé par sa quéquette, protégé par son capital financier (il ne travaille pas parce qu’il a suffisamment de biens et de liquidités pour ne pas le faire) et qui remplit sa vie de plaisirs sans lendemain. Le contraire exact du genre de personnes dont j’aime m’entourer. Nan mais je vous jure, j’avais de la merde dans les yeux !! Il faut dire qu’il n’a pas lésiné sur les moyens pour m’entourlouper.

Par exemple, il réglait tous mes problèmes en deux temps trois mouvements, en sortant sa carte bleue. Au début, je trouvais ça bizarre puis je me suis doucement endormie dans ce confort. Peu à peu, je me suis sentie protégée par Jean (alors qu’en fait, c’était son argent qui me protégeait) ! Assez rapidement toutefois, ça a commencé à m’étouffer. Plusieurs fois, j’ai même essayé de refuser son aide parce que je sentais bien que l’accepter me piégeait dans un type de relation pervertie qui me mettait mal à l’aise, moi qui avais l’habitude de régler mes problèmes par mes propres moyens (celles et ceux qui me suivent ici depuis longtemps savent de quoi je parle). Et finalement, souvent, je cédais devant la facilité déconcertante avec laquelle l’argent peut mettre de l’huile dans les rouages. Après tout, c’était mon mec ; rien de plus normal à ce qu’il me donne un coup de main.

Du coup, aujourd’hui que nous ne sommes plus ensemble, j’ai de très grandes difficultés à reprendre pied dans ma vie, la vraie, celle qui est faite de problèmes que je ne peux résoudre que par moi-même. Je me suis mise à avoir peur de vivre, de mal faire, de tomber, de rater, de faire moi-même, de prendre le temps, d’apprendre à faire… J’ai l’impression d’être comme ces pauvres oiseaux marins englués dans le pétrole et qui s’épuisent désespérément à essayer de s’envoler. Je suis en phase de nettoyage mais ça me colle encore et encore aux basques et régulièrement, je perds espoir. Dans ces moments-là, j’essaie de pleurer mais je n’y arrive pas toujours.

Pour essayer d’attiser la petite flamme au fond de moi, j’ai décidé de tout changer. Je n’ai plus de logement. J’ai acheté – grâce à un prêt de Jean (encore) – une petite camionnette pour voyager en Europe (j’avais pris un billet d’avion pour Jakarta mais cette saloperie de virus et les mesures gouvernementales en ont décidé autrement). Elle n’est toujours pas aménagée. Peut-être le sera-t-elle en mars – j’ai fait faire un devis et j’ai rendez-vous le 8 mars pour le début des travaux. Mais, comme vous le savez, ce ne sera peut-être pas possible…

Je n’ai plus de boulot ! Et pas d’ASSEDIC puisque je suis indépendante. Aucune rentrée d’argent depuis longtemps. J’ai créé ma première formation en ligne mais je fais un refus d’obstacle (comme les chevaux) et j’ai peur de la promouvoir pour que des gens l’achètent. Pourtant, je la trouve super bien conçue et tout, mais il me manque encore un petit poil d’assurance pour me lancer (mais ça vient doucement).

Je ne dors plus. Ma ménopause ne me laisse aucun répit. Il m’arrive même de prendre un demi-hypnotique (moi qui suis complètement contre le recours aux médocs) pour rattraper une nuit blanche. Je fais de l’hyper-tension qui m’empêche de faire la sieste.

Je ne sais pas où je serai la semaine prochaine. Normalement, chez une copine en Dordogne. Là, je suis à Bordeaux chez un copain.

Je ne sais pas dans quel état j’erre (je sais, c’est facile) mais vraiment, ma vie est merdique en ce moment. Du coup, je me suis dit qu’au lieu d’écrire dans mon journal tous les matins (je fais ça depuis que je n’écris plus ici sur ma pomme), je vais essayer de réécrire ici. Je suppose que toutes mes lectrices et lecteurs se sont barrés depuis longtemps mais justement, j’ai besoin de me sentir libre d’écrire ce que je veux – même des horreurs, même des gros mots – comme avant.

Ah et le pire de tout, ce qui me rend le plus triste du monde : tous mes chats sont morts.