J’avais prévu d’écrire cet après-midi en attendant que mon linge soit lavé, au lavomatique, comme d’habitude le dimanche (c’est vrai que ça commence à devenir routinier – mais moi, j’aime bien certaines routines, surtout celles qui m’aident à conjuguer deux objectifs). Mais lorsque je suis arrivée, toutes les machines étaient occupées pour encore au moins une demi-heure.
J’ai passé la nuit dernière chez un copain qui fêtait ses 50 ans, un peu loin de chez moi. Nous nous sommes tous couchés tard. J’étais donc crevée… et en plus, il fait vraiment très froid et je n’avais pas le courage d’attendre. Alors je suis rentrée chez moi, avec mes vêtements sales.
Ma muse m’ayant désertée pour le week-end, voici une petite sélection musicale de ce que j’écoute en ce moment (du vieux, du très vieux et du plus récent).
1. Hobo Johnson & The LoveMakers – Peach Scone
2. KRS-One – Sound of da Police
3. Mansfield.TYA x Odezenne – Une danse de mauvais goût
Lorsqu’on vit seule, on est souvent invisible aux yeux des autres, ceux qui sont « à plusieurs ». Ça n’a pas toujours été mon cas, d’être seule et d’être invisible. J’ai même souvent eu l’impression d’être trop entourée et trop voyante.
Aujourd’hui, c’est le contraire. Une femme de 50 ans qui mange seule au restaurant, qui voyage seule (à vélo, en train, en camionnette, en avion…), qui vit seule dans son petit appartement ou sa grande maison, qui va seule au cinéma, dans les musées, au théâtre, boire un verre, qui arrive seule dans une fête, qui se balade seule… c’est forcément suspect.
Elle est sûrement seule parce qu’elle est conne ou inintéressante ou qu’elle se prend pour le nombril du monde ou parce qu’elle est sèche et pénible. Les femmes seules de 50 ans vivent une double peine : ne pas pouvoir partager les bons moments et les surprises de la vie et subir les regards interrogateurs et méfiants des personnes qu’elles croisent.
Je ne suis pas seule par choix mais ça pourrait être le cas que ça ne changerait pas la donne d’un iota.
Il y a quelques semaines, il a fallu que j’explique à des femmes qui me disaient que elles, elles préféraient vivre des trucs à plusieurs (comme si moi j’étais une espèce d’erreur de la nature à vouloir m’isoler) que si je voulais absolument vivre ma vie autrement que recluse au fond d’un lit, il fallait que j’accepte de sortir seule.
A 30 ans, on est forcément entourée (enfin moi, je l’étais et à 40 aussi) de tout un tas d’ami.es, de copines et de copains célibataires, qui font des trucs de célibataires (souvent dans l’espoir de croiser une âme sœur d’ailleurs mais ce n’est pas le propos). Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Je ne connais pratiquement que des personnes en couple ou en famille qui font des trucs de couples et de familles. Dans ces « rassemblements », les femmes célibataires de 50 ans ne sont pas les bienvenues – trop bizarres, trop envie de parler (tu parles Charles, tu n’imagines pas les tonnes de choses qu’elles contiennent au fond d’elles depuis des jours et qu’elles ont besoin de partager !), trop empressées à accepter un café sur le coin d’une table vite-fait même si elles ont l’impression que les autres font leur B.A. de la journée.
Du coup, quelle est l’issue ? Essayer de m’amuser seule (c’est possible, ça ?), m’enfermer dans une grotte et ne plus en sortir, tenter coûte que coûte de continuer à participer à un semblant de vie sociale (je veux être normale, laissez moi entrer, siouplaît !!!).
Je fantasme souvent sur l’idée d’être invisible, comme dans la chanson de Laurie Anderson que je vous mets ci-dessous. Pour ça, les villes sont parfaites. Nobody knows my naaaaame…
Parfois aussi, je me dis que je m’épanouirais peut-être dans une sorte de vie réglée au millimètre, à la japonaise (ou monacale, c’est selon), où chaque chose est à sa place et au sein de laquelle, je ferai exactement les mêmes choses jour après jour, sans faire de vagues, sans chercher à communiquer plus que le « bonjour, merci, bonne journée » rituel aux commerçants…
Mais bon, ce n’est qu’un mirage. Je me connais et je sais à quel point j’ai besoin qu’on me touche (dans tous les sens du terme). L’anesthésie sociale n’est sans doute pas la solution. C’est pourtant celle que je pratique en ce moment parce que je ressens une sorte de honte.
Dans ce contexte, je suis vraiment enthousiaste à l’idée de mon nouveau boulot. Il se trouve qu’en ce moment-même, tout le monde est en vacances mais je sais que fin août, je vais travailler au sein d’une équipe et rencontrer des tas de gens. Genre la fille, elle a hâte que ce soit la rentrée – n’importe quoi !
Et si ça se trouve, je souffrirai alors d’un trop-plein de contacts (ou pas). J’ai l’impression que je vise un équilibre inatteignable parce que ma solitude est la cause et la conséquence à la fois de mon état psychologique.
J’ai du entendre cette chanson quelque part mais je ne me souviens plus où. Quoi qu’il en soit, elle m’a accompagnée pendant tout mon séjour à Brest.
J’y suis allée pour mon nouveau boulot (j’étais en formation). Et oui, j’ai cédé aux sirènes du salariat. Mais pas de panique ! C’est un boulot plutôt cool, bien payé et qui ne durera que 6 mois.
Jusqu’au 31 décembre, je vais devoir rester sur place pour travailler…
Mais en fait non (ah, ah) puisque je pars à la fin de la semaine vers Castres pour garder des chèvres pendant 2 semaines, comme je m’y étais engagée avant d’accepter ce contrat. Du coup, je vais télé-travailler !
Il paraît que Castres est une très jolie ville. J’ai donc hâte de la découvrir.
Ah et au fait, le divorce est dans les starting blocks !! Si tout se passe bien, on devrait signer début septembre.
« Monsieur l’empathique » (comme l’appelle une de mes copines – ça me fait ricaner) a encore fait des siennes puisque, voulant casser sa relation avec la nouvelle « moi », il lui a donné mes coordonnées. Il voulait que je fasse le sale boulot pour lui (gné !!?). Et cette idiote m’a écrit pour m’expliquer qu’elle était en couple avec un autre mec et qu’elle couchait avec Jean depuis des années. Waouh, quelle honnêteté ! Je leur ai poliment répondu à tous les deux d’aller se faire foutre cuire un œuf et de me laisser tranquille avec leurs histoires de coucheries (c’est bien trop glauque pour moi). C’est quand même fou ces gens qui, sous prétexte de transparence, veulent te faire porter la responsabilité de leurs saloperies, non ?
Pour fêter ça, je vous mets une deuxième version de la chanson 😀
Là où je suis, j’ai la télé. Je viens de l’allumer – plus pour meubler que pour autre chose – puis je me retourne pour aller me servir un café. Et là, ô miracle j’entends un titre d’un groupe que je n’avais pas écouté depuis longtemps. Je ressors donc de la cuisine pour voir quelle émission diffuse cette perle des années 70 et là, je tombe nez à nez avec une pub pour une voiture électrique.
Purée, les ayant-droit des Aphrodite’s Child doivent être sacrément débiles pour avoir vendu ce travail au grand capital (à moins que ce soit Demis Roussos himself ou l’un.e de ses potes et là, je pleure) !
Cela faisait longtemps que je n’avais pas publié dans la catégorie « la chanson du lundi ». alors voilà, je vous laisse en compagnie des Vilars qui chantent Démission (pour Claire).
Bonne écoute !!
Et comme les paroles sont super, les voilà :
Il est interdit de salarier un homme Démission… A la moustache du capitaine Hé… Hé patron prends ça dans ta trompe Démission unilatérale Démission sans préavis Démission sans putain de pointage au chomage Démission point final Salutations monsieur madame veuillez accepter ma démission, là, comme ça, scotchée sur tes lunettes de champion mondial du dentifrice… Tous en même temps Démission massive- Démission collective – Démission générale On n’en veut plus de vos virements de radin On n’en veut pas de votre putain de smic à la con On en veut plus de vos miettes On ira cultiver la terre, bouffer des racines ou crever sous la lune Au souk on fera, peut importe, et surtout, On vous emmerde… Votre salaire de pièces jaunes Votre putain d’abonnement à la misère Vous pouvez vous le rentrer dans le coccyx Le brut-le net, tu peux t’en faire un papier, tu te l’emballes, tu te le roules en cône, tu te le fumes avec ton comptable et tout le conseil de masturbation ça comme ça, demain on fait le mur on détale tous On déclare le rêve général Nous avons le devoir de désobéir à tous ces marchands de bétail A tous ces DRH et autres grands prêtres en management Le devoir d’en finir Vous m’entendez les galériens ? On prend sa main droite on prend une feuille, un stylo, on écrit : « Madame monsieur j’ai l’honneur et le plaisir de vous caler ma démission entre les deux parties charnues et avec mon meilleur souvenir »Démission… Vous êtes pas encore partis ? L’économie c’est un trucqui sent l’ail, un truc qui nous rabaisse, un truc qui nous salitOn est plus grand que ça, Papy, on a des ailes… économie ça veut dire radinerie Un sou est un sou Mais nous on s’en cogne On va tout voler, on va tout donner, comme ça gratos, ça va vous faire drôle…L’économie c’est la science de l’avarice Le royaume des enculés (Ha hou hou….) Elle attendra l’économie qu’on lui trouve un putain de sens…