un peu de ma vraie vie

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Depuis peu, je suis en train de transformer (de mettre à jour) un vieux blog pour en faire mon blog professionnel.

Mon blog professionnel

Si ça vous intéresse, c’est là ! Mais si vous vous y rendez, ayez bien conscience que vous le faites à vos risques et périls (en effet, vous serez confrontés à mon vrai nom et ma vraie tête, bouh).

Vous y trouverez aussi :

  • un jeu pour gagner mon livre « Consommez moins pour vivre mieux »
  • des articles sur les thèmes autour desquels je travaille avec mes clients
  • des outils gratuits à télécharger pour améliorer (si vous en avez besoin) votre gestion du temps, par exemple.

Il n’y a pas beaucoup de matière pour l’instant parce que je n’ai commencé qu’au début de ce mois.

et Marie 2.0 (sans importance) dans tout ça ?

J’ai envie que ce blog-ci (celui que vous êtes en train de lire, là maintenant) (re)devienne un peu plus créatif, qu’il retrouve un peu de sa loufoquerie initiale. Je ne sais pas à quelle fréquence je pourrais publier des bidules et des machins mais ce que je sais, c’est que j’aimerais beaucoup y faire apparaître plus de montages audio, des interviews de gens que je rencontre, des textes, des poèmes, des dessins… mais pas forcément de moi.

Si l’envie vous prenait de m’envoyer un bout de vous (évitez les morceaux de corps – trop flippant, on n’est pas dans Seven quand même – ou les fluides – trop dégueu), je pourrais le déposer ici avec un lien (ou pas, c’est vous qui voyez) vers votre site/blog…

Je me dis, du coup, que si je publie régulièrement des choses de vous, le blog devrait changer de nom. Que diriez-vous de « Sans importance » ?

Tout ça à cause des gilets jaunes…

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Voici encore une nouvelle écrite dans le cadre de l’atelier d’écriture animé par Martin Winckler.

Il fallait que nous nous inspirions d’un fait d’actualité. La forme, quant à elle, était libre !

Je me suis donc lâchée un peu. J’espère que ça vous plaira.


Tout ça à cause des gilets jaunes

Mais qu’est-ce qu’il fout ce con ? Ouais c’est ça, débile, change de file sans clignotant comme ça les motards vont bien pouvoir s’emplafonner dans ta caisse de merde.

Putain que j’en ai marre ! On n’aurait pas du partir à cette heure-ci, je lui ai pourtant dit qu’il valait mieux attendre la fin de journée avant de décoller mais il a fallu qu’elle insiste. « On part juste après déjeuner, comme ça on arrivera avant les bouchons. Ils ont dit qu’ils allaient bloquer tout le week-end et gnagnagna ». Tu parles ! Il faut toujours que je me laisse faire. Je ne sais même pas pourquoi je lui obéis comme ça, comme un chien bien dressé. Elle me sort par les yeux en ce moment. Et elle n’arrête pas de parler.

Putain mais ta gueule. TA GUEULE ! Un jour, il faudra bien que ça sorte. Ça va lui faire un drôle d’effet. Elle n’a pas l’habitude qu’on lui résiste. Je pourrais lui dire là, maintenant…

Non, pas maintenant. Coincés dans la voiture, elle serait capable de m’exploser en pleine tête. On verra ça en rentrant. Non, pas en rentrant, j’ai faim. Il faut qu’elle me fasse à manger. Et puis je n’ai pas très envie de finir à l’hôtel parce qu’évidemment ce sera à moi de partir. A MOI ! C’est toujours moi qui dois m’écraser. J’en ai plein le cul d’être son boy. Un mètre quatre-vingt-dix de soumission. Je suis un naze, voilà ce que je suis. Elle m’a transformé en caniche, la conne.

Au boulot pourtant, ils filent droit les abrutis. Quand je franchis la porte du bureau, tout le monde la ferme. Je sais qu’ils ont peur de moi. Je suis bien obligé de leur gueuler dessus sinon ils ne foutent rien. Une bande d’incapables, ignorants, bêtes à bouffer du foin. Comment croient-ils qu’on atteindra les objectifs, cette année ? Toujours plus, il en faut toujours plus pour Grignard. Je le hais cet empaffé. Le père, lui il savait ce qu’il faisait. C’était un bon, à l’ancienne. La boite tournait bien. Mais depuis que l’avorton a pris sa suite, à part me téléphoner avec sa voix mielleuse, il ne sait rien faire d’autre. C’est à moi qu’aurait du revenir la place de directeur général. C’est moi qui fais du chiffre. C’est grâce à moi qu’on a décroché le contrat avec les chinois, non ?

Hein, qu’est-ce qu’elle dit ? Quand elle se tait, c’est qu’elle attend une réponse. Vite, vite ! De quoi parlait-elle ? Le dîner de mardi, les fleurs pour sa mère. Mais j’en ai rien à foutre de sa mère !

– Oui ma chérie, on fera comme tu veux. Heureusement que tu t’occupes de tout, comme d’habitude. Tu as un goût si sûr.

Bon j’ai bien répondu, elle a repris sa logorrhée.

Est-ce que je l’emmerde avec ma famille, moi ? Non ! Mes parents ont la décence de ne pas me saouler avec leurs problèmes de vieux. Ils savent à quel point je bosse. Ils savent rester à leur place, eux. Faut dire que j’ai tout fait pour me sortir de leur trou à rat : numéro 2 chez Grignard, beau mariage, pavillon à Rambouillet, appart à Courchevel, deux grands fils en prépa… Si j’avais du me contenter de leur pauvres espoirs d’ouvriers, j’y serais encore, dans leur bled paumé. Mais j’ai bossé comme un dingue. Pas de concessions, pas d’amis. C’est comme ça que ça marche. Faut être fort pour avancer, pour que les autres te respectent.

Je vais allumer la radio. Avec un peu de chance, ça va la faire taire. Elle ADOOOORE Jérôme Garcin. Il est si fin, si drôle, si cultivé ! Mon cul, oui.

Téléphone ! Mot-clé « Camille ». Il faut que je tende l’oreille. Elle a toujours des problèmes cette gamine. Elle n’est pas comme ses frères, pas comme moi. Il faut qu’elle s’étale, qu’elle se répande, qu’elle montre au monde entier à quel point elle est fragile. Un quoi ? Un ashram ? Et puis quoi encore ? Et évidemment elle trouve que c’est une bonne idée. Qu’elle l’accompagne tiens ? Ça me fera des vacances.

– 3500 balles la semaine ? Non mais ça ne va pas, non ? Elle est vraiment devenue folle, ta fille ! Il n’est pas question que je débourse 1 centime pour qu’elle aille bouffer des graines en Inde.

Et voilà, elle hurle ! Cette fois-ci Garcin ne suffira pas. C’est parti : je n’ai pas de cœur, je n’y connais rien. Camille est sensible, une artiste. Je ne peux pas comprendre, je suis trop égoïste. N’empêche que c’est l’égoïste qui paie les factures et qui nettoie derrière leurs conneries. Et que je suis un parvenu et que si son père n’avait pas été là, je n’aurais jamais décroché ce poste chez Grignard. Et elle continue : elle aurait du épouser Pierre-Charles Antonin, lui au moins il l’aurait rendu heureuse. Lui au moins, il avait quelque chose dans le pantalon. Et elle assène : un moins que rien, un lâche, un abruti, un faible…

– TA GUEULE ! MAIS TU VAS LA FERMER TA PUTAIN DE GRANDE GUEULE ?

Oups, ça m’a échappé. Elle s’est tue d’un coup. En tournant la tête vers elle, je vois ses mâchoires serrées et une grosse larme qui coule sur sa joue. Elle fixe la voiture de devant. Waouh, ce n’était pas si difficile finalement. Moi qui croyais qu’elle allait m’en faire tout un flan. En fait, elle est comme les autres, il faut aboyer plus fort qu’elle. Que c’est bon ce silence. C’est la première fois que je réussis à lui rabattre le caquet, à la duchesse.

– Laurent, ce qui va se passer maintenant est extrêmement simple. Ce soir, tu vas me déposer à la maison et aller dormir à l’hôtel. Demain, j’appellerai papa pour lui demander les coordonnées de son avocat. Ensuite, tu vas perdre progressivement tout ce que tu as. Et tu te rendras compte que ça va très vite. Papa connaît du monde, tu sais !

Elle a dit ça très calmement, d’une voix claire et assurée.

Il faut que je rattrape le coup. Non, non, non. Je suis allé trop loin. Il faut que je trouve un truc et vite. M’excuser, lui dire que mes mots ont dépassé ma pensée, que je l’aime, que je ne peux pas vivre sans elle. Elle aime ça, qu’on lui dise qu’elle est indispensable. Comment j’ai pu me laisser aller comme ça ? Quel idiot je fais ! Si je parviens à noyer le poisson, il faudra que je sois plus vigilant à l’avenir. Ne rien laisser paraître, ne rien laisser filtrer jusqu’à la mort du vieux. Ça ne devrait plus durer longtemps. Bon j’y penserais plus tard. Là, il y a urgence, il faut que je répare ma connerie.

La négo avec les bulgares ! Les gilets jaunes qui nous emmerdent ! C’est débile, ça ne marchera jamais. Même elle ne pourra pas croire que des trucs aussi niais peuvent me faire perdre mon sang-froid. Mon estomac. Mon ulcère qui me fait atrocement souffrir, et puis mes migraines. Ça y est, je la tiens mon explication. Tu le sais bien que quand je mange trop de fruits de mer, je me tape une migraine carabinée. Et puis voilà : Garcin, les bouchons, Camille qui m’inquiète et j’ai pété les plombs. Je suis désolé ma chérie. Je suis sous pression. Tu me connais, ça ne me ressemble pas.

Ça fait un moment que j’y pense, je crois que je vais aller voir un psy. La crise de la quarantaine… sûrement. Mais je vais me reprendre. Évidemment que Camille pourra aller dans son ashram. Elle est mature cette petite, plus que moi apparemment.

Et blablabla… J’en fais des tonnes. La mayonnaise commence à prendre, je le sens parce qu’elle me jette des coups d’œil en coin. Je fais mine d’être vraiment contrit, je me recroqueville progressivement sur mon siège pour lui montrer à quel point je regrette. Elle pose sa main sur ma cuisse. Ça a marché.

Le coup du psy, c’était brillant.



ceci est mon sang, mangez-en

Comme d’habitude, j’en fais trop !! Et puis, ça ne doit pas être la formule exacte vu que ce qu’on est censé manger c’est plutôt du solide mais bon, vous avez compris l’idée (et compris aussi par la même occasion que je suis un peu nulle question religion).

Bref, tout ça pour dire que vous pouvez lire le sommaire et un extrait de mon livre (Consommez moins pour vivre mieux) en suivant ce lien.

Bonne lecture !

Seule dans la nuit – une nouvelle de Noël

Voici une autre nouvelle écrite dans le cadre de l’atelier d’auto-fiction animé par Martin Winckler.

Le thème était : Seul(e) dans la nuit.

Toujours 3000 signes environ.

Bonne lecture (ou bonne écoute ou les deux).

PS. Bien entendu, je ne fête jamais Noël mais si vous me lisez depuis un moment, vous le savez. S’il-vous-plaît, ne soyez pas désolés pour moi.


Seule dans la nuit

A 8 ans, on est grande. Et quand on est grande, on va à l’école toute seule. Marie pilote un très beau vélo rouge. Elle aime sentir le vent dans ses cheveux quand elle pédale. Cette année, parce qu’on l’a changée d’école (de famille aussi mais c’est une autre histoire), elle doit traverser une grande forêt pour y aller et en revenir. Ça sent bon et puis c’est beau tous ces dégradés de vert, d’ocre et de marron. Elle regarde de tous ses yeux. Pourtant, depuis quelques jours, quelque chose a changé : elle sent une sorte d’oppression dans son ventre quand elle parcourt le bois, au guidon de son beau bolide rouge. Elle n’a pas peur, non ! Elle est grande.

C’est l’hiver maintenant. La nuit tombe vite. Elle pédale de plus en plus fort pour ne pas se faire piéger par les ombres, pour ne pas entendre les bruits bizarres que font les arbres… ou peut-être que ce ne sont pas les arbres. Les jours raccourcissent et son ventre se noue de plus en plus. Juste avant les vacances de Noël, elle explique à Madame Vincent qu’elle ne veut plus rentrer à vélo : il fait froid, il fait nuit, elle se sent toute petite, elle entend des bruits de craquement quand elle traverse la forêt, elle a l’impression qu’un monstre la suit. Madame Vincent lui répond que ce sont des bêtises de petite fille, qu’elle ne doit pas faire l’enfant, que ça suffit comme ça, qu’elle doit rentrer à vélo, qu’elle n’a pas le choix, que ses pleurs et ses angoisses n’y changeront rien.

Maintenant, Marie a vraiment peur de rentrer de l’école. Alors, elle reste le plus longtemps possible. Elle s’accroche au maître et lui pose des tas de questions pour reculer le moment d’enfourcher son vélo. Elle pédale de plus en plus vite pour échapper aux ombres et aux ogres tapis dans le sous-bois mais elle sent qu’elle est trop petite, qu’ils vont bientôt l’attraper, elle le sait.

Elle attend les vacances avec impatience. Il neige. Le froid lui fait mal aux mains et aux pieds. Les monstres savent bien qu’elle est faible et qu’elle ne pourra pas leur résister.

Les vacances sont là. Elle est sauvée. Elle adore Noël : il y a des lumières partout et ça sent bon le pain d’épices dans la maison. Et surtout, elle n’est plus obligée de traverser le bois toute seule. Elle passe ses après-midi dans sa chambre-bibliothèque à lire et à inventer ses vies futures. Elle sera écrivain, c’est sûr, ou jardinière ou chanteuse, sûrement les trois.

Ce soir, Madame Vincent n’est pas là. Elle est partie quelques jours pour voir sa famille qui habite loin, dans l’est. Monsieur Vincent et Marie l’ont accompagnée jusque sur le quai de la gare. Ils rentrent tous les deux et passent la soirée devant la télé. Elle a le droit de veiller un peu tard. Il est gentil, Monsieur Vincent. Sentant ses yeux se fermer, elle part se coucher dans sa chambre-cocon. Elle aime s’endormir parmi tous les livres. Elle n’entend pas la forêt, elle n’entend pas le vent qui hurle dans les branches.

Un bruit de craquement. Une respiration forte. Un ogre. Il a du réussir à faufiler son corps monstrueux sous la fenêtre. Elle retient son souffle. Elle essaie de disparaître. Avec ses grands bras, il fouille le lit à la recherche de son tout petit corps. Il a trouvé sa jambe. Elle sent ses griffes l’attirer vers le bord…

Quand il a fini, il lui dit de se taire, que c’est un secret.

Après Noël, elle retourne à l’école et traverse de nouveau la forêt. Mais quelque chose a changé, elle n’a plus peur des bruits des arbres. Elle sait désormais que les vrais monstres l’attendent dans sa chambre.


Consommez moins pour vivre mieux

Rhôôô ! Je suis drôlement contente de vous annoncer que mon livre (dont vous pouvez voir la couverture avec mon vrai nom et tout le toutim) va bientôt paraître (le 17 janvier 2019).

Rien à voir avec la fiction mais tout à voir avec la consommation.

J’espère qu’il y en aura un autre et encore un autre et qu’au moins l’un d’entre eux sera un roman (ou un recueil de nouvelles). Évidemment, je n’aurais sans doute plus la chance d’être éditée par une grande maison et peut-être devrais-je m’auto-éditer. En attendant, je profite.

PS1. ce n’est pas moi qui ai choisi le titre ni la couverture.

PS2. Je publierai bientôt la quatrième (de couverture) et encore après le sommaire.