Quand j’ai commencé à écrire cet article, le titre était « je suis complètement has been ». Puis, je me suis rapidement aperçue de mon erreur : je n’ai jamais été bonne à ce jeu là ! A quel jeu ? Au jeu de la séduction, ma p’tite dame.
Je ne sais pas interpréter les signes. A chaque fois que je me risque sur le terrain glissant des rencontres amoureuses, c’est bien simple : je perds.
Je ne sais pas si je l’ai déjà raconté ici (mon cerveau est plein de trous) mais avant de rencontrer le gars qui allait devenir mon mari (une bien belle connerie ma foi – je crois que j’aurais préféré me casser une jambe ce jour-là plutôt que d’aller à la plage) et après avoir quitté le gars avec lequel j’ai passé 12 ans (ici, je l’appelais « Lui »), j’ai eu quelques aventures plus ou moins longues et beaucoup de désillusions.
Une de mes amies (rompue à l’exercice des rencontres sur internet) m’avait convaincue de m’inscrire sur un site. Bon, je m’étais dit alors, fichu pour fichu, allons-y !
J’avais choisi (je ne sais pas trop pourquoi mais ça devait être THE place to be à l’époque) le site où les femmes mettaient les gars dans leur caddie (bon, la réalité n’a rien à voir mais l’habillage était rigolo). J’avais bien tout rempli mon profil – j’avais même mis une photo à peu près avantageuse (je ne suis carrément pas photogénique – contrairement à l’autre con à mon mari).
Quelques minutes après, j’avais déjà reçu plein de messages ! Waouh que je me suis dit à ce moment-là (oui, j’étais assez naïve). Mais ça, c’était avant de les lire : « Est-ce que t’es libre maintenant, on pourrait s’amuser ? », « J’ai un gros gourdin pour toi, salope ! », « Je peux venir te baiser de 16h à 17h tous les jours mais pas le week-end. ». Bon, je vous passe les détails plus ou moins sordides : dans le meilleur des cas, les mecs disaient « Bonjour » avant, dans le pire il me balançaient une photo de l’engin qu’il prévoyait de m’enfiler par tous les trous (si, si, j’ai eu ce genre « d’échanges » en moins d’un après-midi sur le site) !
Mouais ! Je ne peux pas dire que la première journée fut tellement concluante. Non mais vous êtes sérieux, les mecs ? Il y a des fois où ça marche, ce genre de messages ??
Enfin bref, le lendemain et le surlendemain, j’ai réussi à parler normalement avec deux garçons d’à peu près mon âge qui ne m’avaient pas sorti tout l’éventail des positions dans lesquelles ils voulaient me faire ma fête ni tout le répertoire des insultes sexistes parce que, ben euh, non merci !
J’habitais à Bordeaux à une époque sans couvre-feu ni confinement – on ne savait même pas qu’un truc nommé Covid-19 allait nous frapper de plein fouet quelques années plus tard (on était fous, on étais jeunes, on vivait dans l’instant présent, insouciants). Du coup, j’ai pris rendez-vous avec chacun d’entre eux pour l’apéro pour respectivement le soir-même et le lendemain. Ouais, ma copine m’avait bien briefée : à l’apéro parce que 1., si ça se passe mal, tu es désolée mais tu ne peux pas rester parce que tu es attendue pour dîner et 2., si ça se passe bien, tu peux prolonger par un restau.
Alors alors, me v’la donc partie pour mon premier date dans un bar que je connaissais un peu mais pas trop. J’attendais bien tranquillement au bar (je suis toujours à l’heure à tous mes rendez-vous, c’est une déformation professionnelle) quand un gars que je n’avais pas remarqué m’a abordée : c’était lui… avec 15 ans et 25 kilos de plus que sur la photo. Je vois bien que ce je raconte est une vraie caricature de rencontre foireuse via internet mais c’est vrai. Par ailleurs, après les salutations d’usage, il a enchaîné direct en me racontant par le menu sa dernière (et seule) longue histoire d’amour avec son ex qui l’avait jeté quelques mois auparavant. Du coup, au bout de 30 minutes environ, je fus malheureusement désolée de lui dire que je ne pouvais pas rester parce que j’étais attendue pour dîner. « On se revoit bientôt ? Ben euh, non ! ».
Le lendemain rebelote dans un autre bar. Comme la veille, je suis arrivée un peu avant l’heure pour constater d’emblée que la rencontre n’allait pas être facile : ils diffusaient un match (je ne sais même plus s’il s’agissait de foot ou de rugby – c’est dire à quel point ça me passe au dessus de la tête ces conneries-là). Malgré tout, j’ai commandé une bière et me suis accoudée au bar en attendant mon rendez-vous qui est arrivé quelques minutes après et là, une réalité m’a sauté aux yeux : il n’avait qu’un seul bras. Oui, je sais, ça fait sketch mais je vous jure que c’est vrai. Nous avons discuté pendant une petite demi-heure (j’ai posé zéro question sur le bras manquant). Le gars était sympa, plus intéressé par le match que par moi et… fan de zouk. Et là, ce fut la goutte d’eau – il faut dire que depuis mon séjour au Bénin, je suis absolument traumatisée par cette danse. La perspective d’avoir un gars que je ne connais pas qui frotte son truc entre mes jambes en remuant du bassin me fait dorénavant une peur bleue. Ce soir-là aussi, j’avais opportunément un dîner prévu avec des amis.
Je suis rentrée à la maison un peu déprimée mais pas trop finalement parce que je venais de me confirmer à moi-même un truc que je savais déjà : je ne voulais pas rencontrer qui que ce soit via ce genre de site. Je me suis donc désinscrite le soir-même ; mon expérience aura donc duré 5 jours.
Depuis, ma position n’a pas évolué. Des années après, j’ai appris au cours de mon mariage que mon mari était inscrit à plusieurs de ces sites/applis (des zones de chasse parmi d’autres). Du coup, je me suis inscrite à l’un d’eux, un peu plus « haut de gamme » que les autres (la preuve : tout est en anglais – ça trie). J’y ai parlé avec des gars sympas (je voulais comprendre ce qu’ils faisaient là, je n’avais pas l’intention d’être infidèle – ce n’est pas mon truc) et puis, je suis tombée sur la fiche de celui qui m’avait passé la bague au doigt. J’ai vomi toute la nuit.
Evidemment, j’ai mis fin à mon expérience le lendemain en buvant des litres d’eau et un peu de bière pour noyer ma peine – à moins que ce ne soit le contraire.
Je voulais parler de mes compétences en séduction et finalement, je n’en ai rien dit. On verra ça une prochaine fois mais si vous vous promenez sur le blog, vous pourrez déjà vous faire une petite idée de l’ampleur du désastre.
Ah c’est étrange, je n’ai pas commenté ce billet, pourtant riche.
Ah, ah, ah !! De l’art de faire sans faire.