un bonheur simple

Etang de Baye – Nièvre

Hier soir, après le boulot, j’ai été prise d’une folle envie de nature. Je voulais marcher, me retrouver près de l’eau, observer, écouter.

Du coup, j’ai chargé mon sac à dos avec ce qui me semblait utile : maillot de bain et lunettes de natation, un petit pull, des chaussures de marche, un jean’, des trucs à manger que j’avais dans le frigo (pas adaptés au camping mais tant pis), du café lyophilisé (ma cartouche de gaz étant quasiment vide, l’usage de la cafetière italienne était d’emblée remis en cause)… Je n’ai pas pris de veste coupe-vent, dommage !

La camionnette m’attendait toute pimpante sur son parking. Soixante (ou soixante-dix) kilomètres et quelques sueurs froides (dues aux virages) plus tard, j’ai trouvé un petit parking isolé (3 camping-car, 3 voitures) au bord d’un étang (entre deux étangs, en fait) et me suis installée pour la soirée.

J’ai commencé par dîner : ratatouille froide (de la veille), spaghettis de riz (ça cuit plus vite) et une vieille galette de sarrasin qui traînait dans le frigo depuis quelques jours. J’ai ensuite rejoint un ponton en bois désert où je me suis assise en tailleur pour méditer devant le soleil qui se couchait sur l’eau. C’était génial !

Je suis rentrée en faisant un petit arrêt pipi dans les fourrés avant de me coucher et de lire à la lumière de ma frontale jusqu’à 22h environ.

C’est la première fois que je dors dans ma camionnette en dehors d’un camping.

Est-ce que j’ai eu peur ? Non et pourtant je n’étais pas sûre que le camion soit fermé à clé. D’ailleurs, j’ai pu constater ce matin qu’il ne l’était pas.
Est-ce que j’ai bien dormi ? Pas vraiment mais ce n’était pas pire que certaines nuits au studio.
Est-ce que j’ai eu froid ? Oui, un peu sur le matin.
Est-ce que je suis fière de moi ? Woui !

J’ai fait pipi dans un mini seau avec un couvercle (la version moderne du pot de chambre). La question du caca dans le camion n’étant pas encore résolue, j’ai décidé de partir rapidement pour ma première petite rando du jour (le tour de l’étang – 2h environ) avec du PQ et un sac plastique pour le ramener avec moi et le jeter dans une poubelle.

Lorsque je suis sortie du camion, il faisait un soleil magnifique et un peu de vent. Mais, en à peine 3/4 d’heure, tout a changé : une chape de nuages assez dense a recouvert tout le ciel. Il s’est mis à faire un froid de canard (et vu que de nombreux spécimens voguent tranquillement sur l’eau, c’est de circonstance). J’ai donc zappé la douche matinale et me suis vaguement lavée au gant. Le café était tiède… mais je l’ai trouvé parfait.

Mes chaussures m’ont portée sur un chemin que j’avais déjà emprunté avec mon futur ex-mari. Un restaurateur qui ouvrait son établissement m’a refusé un café à emporter parce que je n’avais pas de laisser-passer. Et ça ne m’a fait ni chaud ni froid ; je le précise parce qu’en temps « normal », ça m’aurait sans doute agacée.

J’ai fait ma balade en souriant. La nature m’a offert un petit-déj’ frugivore : deux demi-pommes (le reste pour les vers) et des poignées de mûres. J’ai croisé un ermitage du XIXème siècle, je m’y suis rêvée en écrivaine en résidence, occupée à marcher et à écrire, participant aux travaux collectifs de jardinage ou de cuisine.

Ermitage de Rigny

Le vent a chassé la plupart des nuages. J’écris au milieu du vert et du bleu. Une famille pique-nique à quelques mètres de moi. Je suis heureuse.

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