Ma vie est partie en couille cacahuète ! J’ai donc décidé d’utiliser la méthode de Marie Kondo pour ranger tout ce bordel.
Il y a un peu plus d’un an, j’ai créé un podcast (lié à mon activité professionnelle) dans lequel j’interroge des gens à propos de leur vision du bonheur. A force de croiser des personnes heureuses grâce à ce que leur apporte leur famille (celle qu’ils et elles ont créée), j’ai été amenée à me dire, depuis quelques jours, que je me suis sans doute plantée sur toute la ligne.
A presque 50 ans, j’ai l’impression que je suis passée à côté de l’essentiel – ce qui rend heureux tout le monde (ou presque) : une famille, un boulot pépère, une ‘tite maison et un chien (je caricature).
A force de penser à ça, je me suis mise à bien déprimer parce que, même un truc aussi simple, je n’en ai pas été capable. Il a fallu que j’aille chercher la difficulté avec des mecs borderline, des activités chelous et des études super intellos. Tout ça pour me retrouver à 50 ans pas heureuse du tout !
Pour me consoler, j’ai commencé à me dire que ce truc de vivre plus ou moins en « marge » des comportements prescrits a mis sur mon chemin des tas d’opportunités de faire, dire, penser, vivre des choses peu communes. Mais même ça, c’est faux.
Ce n’est pas parce qu’on a des enfants, un petit boulot planplan et un chien qu’on ne peut pas écrire, chanter, être libre de nos mouvements. On peut ! Il y a d’ailleurs des tas et des tas de personnes qui vivent une vie plus fun et plus intense que la mienne alors qu’en surface, elle paraît plus lisse.
Pourquoi a-t-il fallu que je cherche les emmerdes et les difficultés ?
J’ai des tonnes de regrets. Entre 20 et 30 ans, j’aurais pu trouver un mec gentil (il y en a plein, apparemment, et pourtant je ne les ai pas vu – bonjour les œillères !), faire 2 ou 3 marmots (l’envie vient en mangeant, paraît-il), me trouver un job dans la fonction publique (dans l’éducation nationale pour les grandes vacances), faire un crédit sur 20 ans (qui serait aujourd’hui remboursé) pour acheter une petite maison avec un jardin…
J’aurais pu mais je n’ai rien fait de tout ça ! Actuellement, je serais sans doute plus heureuse et mieux dans ma peau. J’aurais le sentiment d’être à ma place, au moins.
Au lieu de quoi, j’ai tout foutu en l’air ! Je ne sais même plus ce que je veux. Tout est brouillé par cette pensée que j’ai tout raté, qu’à chaque fois, j’ai pris le mauvais chemin, choisi le mec le plus dingo, opté pour les pires options…
Je ne sais pas dans quelle mesure je pressentais cette déprime à venir quand j’ai décidé de tout envoyer balader l’année dernière mais les faits sont là : j’ai tout envoyé chier..
Un peu comme Marie Kondo (qui, pour ranger une armoire, commence par en déverser le contenu sur le lit), j’ai vidé ma vie de tout ce qui la constituait, le bon et le mauvais. Ça a commencé avec la mort de mon dernier chat en novembre 2019… Je me suis dit alors que c’était le moment ou jamais de réfléchir un peu à ma vie. Les choses se sont mises en place très lentement : j’ai commencé à mettre de l’argent de côté avec l’envie de partir loin, j’ai décidé d’arrêter de bosser « en présentiel », j’ai donné mon préavis…
Et je me retrouve aujourd’hui dans une vie qui me rend malheureuse parce que je l’ai vidée de toute sa substance.
Mais depuis ce matin, mes pensées commencent à prendre un tour plus favorable. Et c’est là que j’ai repensé à Marie Kondo. Oui, son processus de rangement débute par le fait de tout foutre en l’air mais il ne s’arrête pas là, bien au contraire. Ensuite, elle prend chaque objet (vêtement…) et se demande si elle a envie de le remettre dans son armoire (bon, là j’avoue que son truc de remercier les choses m’est passé au dessus de la tête). Elle fait ça élément par élément. A la fin, il reste des tas de trucs par terre qu’elle jette, donne ou vend. Et il y a aussi plein de place dans l’armoire qui servira à accueillir les nouveaux trucs.
Donc, si je continue d’envisager ma vie avec cette métaphore, je me dis que ce n’est pas étonnant que je me sente aussi mal dans ma peau parce que tout est en bordel par terre. Et, peut-être que vous le savez (ou pas), mais je déteste le bordel !
Dans les semaines à venir, je vais donc devoir considérer chacun des éléments qui constituaient ma vie jusqu’à maintenant et décider si je veux le réintégrer ou pas ; ce sera le cas de mes relations, de mes activités culturelles et créatives, de mes habitudes de vie… et de tout le reste.
Actuellement, il y a déjà plusieurs choses que je veux réintégrer à ma vie :
- une maison : j’ai besoin d’être ancrée quelque part, je ne suis carrément pas une nomade et je ne l’ai jamais été
- des chats
- un jardin potager – je veux recommencer à faire pousser mes légumes et à faire mes bocaux pour l’hiver
Mais je fais face à un petit problème : je ne sais pas du tout où je veux me replanter !! Tout ce que je sais, c’est que ce sera dans un endroit avec des températures clémentes et pas trop de pluie.
Comment peux-tu être sûre que l’autre vie t’aurait convenu ?
Il y a aussi dans les couples des tas de Marie bon-dos.
Pourquoi vouloir te replanter puisque tu dis que tu t’es plantée ? (blague du soir)
Tout le problème est là ; je ne le sais pas et ne le saurais jamais – c’est trop tard !
J’aime bien ta blague mi figue mi raisin. Tu en as, toi, des regrets ?
Oui j’ai des regrets, et pas que Les Regrets de Joachim Du Bellay, mais ils ne sont pas trop pesants.
Je pense qu’on a tous des regrets petits ou grands. Je crois vraiment que les gens qui disent qu’ils n’en ont pas, pas plus que de remords (se) mentent un peu.