d’entre les sombres

Ta voix venue de nulle part m’a plongée dans un abîme sans fond.

Ta voix, depuis 18 ans, n’a pas changé.

Tous mes « moi » se bousculent.

Moi, petite fille perdue, espérant jour après jour, mois après mois que tu serais là, que tu allais guérir, m’aimer, être à mes côtés.

Moi, adolescente, furie, pleine de colère, qui piaffe, qui refuse, qui t’en veux d’être toi, qui a honte et qui a peur, très très peur de devenir comme toi.

Moi, jeune adulte quasiment sans défense reproduisant le schéma une fois, deux fois, trop de fois. Y croyant, s’en voulant. Et décidant de te chasser de sa vie.

Et puis, il y a moi, maintenant, qui pense avoir réussi à se construire une vie encore bancale mais heureuse.

Et ta voix, maman, qui me fauche en un clin d’œil.

Partager cet article

Une réflexion sur « d’entre les sombres »

Les commentaires sont fermés.