j’ai replongé et j’ai honte de moi

Photo de Julia Taubitz sur Unsplash

J’ai tellement honte de moi ! Cela fait quelques semaines que j’ai replongé et plus les jours passent et plus ça empire.

Le jour où j’ai repris, je me suis dit : rhhôôôô, c’est rien marie, juste une fois. Mais c’était trop tard, j’avais irrémédiablement replongé dans l’addiction.

Il faut dire qu’en ce moment, mes ressources en énergie mentale sont au plus bas. Ceci explique peut-être cela. C’est un bonne excuse que de prétexter l’épuisement.

Le goût pour le produit m’est revenu alors que j’étais encore au Mexique.

J’ai recommencé tout doucement, une toute petite de temps en temps. Rapidement, je suis passé à deux et là, je frise les 4 quotidiennes et j’en achète toutes les semaines de peur de manquer…

Grrr ! Tous ses efforts pour rien. Si je m’écoutais, je me flagellerais à grands coups de chamallows.

Il faut dire que les fabricants mettent le paquet pour nous convertir coûte que coûte, les salauds espèces de méchants ! Le choix est tellement vaste.

Pour l’instant, je me limite encore à l’après-repas, avec le café, mais jusqu’à quand pourrais-je tenir cette ligne de conduite admirable ? Je ne peux pas répondre à cette angoissante question.

En ce moment, mon pêché mignon est noir et délicatement salé… Mais pourquoi vendent-ils ça en accès libre ?????

un rêve bizarre

Il y a quelques jours, j’ai fait un drôle de rêve pas drôle. J’évoluais dans de grands immeubles en verre avec des japonais (ne me demandez pas pourquoi, je vous rappelle que c’était un rêve) qui étaient mes collègues de boulot. Je ne sais pas trop ce que je faisais comme job mais ça semblait être quelque chose de répétitif sans aucun sens mais avec des responsabilités. Bref, ce n’est pas le truc qui m’a le plus perturbé.

Non, ce qui m’a posé problème, c’est la suite. A un moment, je baisse les yeux sur mon torse et là, l’horreur, je vois ma cicatrice (qui dans mon rêve n’a pas la même forme que dans la réalité – la vraie est une ligne verticale boursouflée et dans le rêve, on était plutôt sur un T formé de traits fins) se mettre à suinter du sang. Elle ne me fait pas mal mais elle saigne de plus en plus et mes collègues japonais n’arrêtent pas de m’apporter des linges de plus en plus gros pour éponger tout ce sang qui bouillonne. Et là, je me suis réveillée un peu paniquée mais ouf, ma cicatrice était tout à fait la même que la veille. Aucune trace de sang ni rien de bizarre.

Alors voilà, si vous avez des connaissances en interprétation des rêves, je veux bien que vous me donniez des pistes.

En y repensant, ce rêve m’a rappelé plein de trucs et notamment un clip de Björk où on la voit écartelée sur une pierre plate, avec des trucs qui sortent de sa poitrine (je n’ai pas retrouvé le titre du morceau ; si vous l’avez, je suis preneuse). L’ambiance de ce rêve m’a également fait penser à une série que j’aime beaucoup qui s’appelle Severance.

je ne suis plus en colère

Depuis quelques temps maintenant, je ne suis plus en colère contre Jean. Alors, ça ne veut pas dire que je lui ai pardonné, telle une Madone catho, tous les mensonges et les souffrances qu’il m’a fait endurer. Non, évidemment. C’est seulement que j’en ai marre de ressasser des trucs moches et de pourrir mon présent avec des façons de faire qui, après tout, sont à lui (et pas à moi).

Je ne veux pas devenir le genre de personne aigrie par ses histoires d’amours. Je me suis trompée de gars et j’ai clairement pris (c’est le cas de le dire) des vessies pour des lanternes. J’ai confondu ses silences avec de la profondeur, sa belle gueule et ses sourires enjôleurs avec de l’amour sincère. Il n’en était rien, soit !

Mon envie irrépressible de faire couple (de créer ce partenariat amoureux que je cherche depuis si longtemps) m’a égarée.

Alors, ne comptez pas sur moi pour me rapprocher de gars qui ne me plaisent pas au prétexte que tous les beaux seraient des salauds – c’est tout simplement impossible et puis, je n’y crois pas. La beauté du cœur, oui ! Mais bien enrobée s’il vous plaît (enfin enrobée par des attributs qui m’attirent).

Il se trouve que j’ai des goûts très affirmés mais que je peux trouver aimables des styles tout à fait différents. Bon OK, j’avoue que j’ai une préférence pour les mecs pas trop grands, un peu râblés sans être gros, plutôt bruns, de teint mat et avec de grands yeux noirs (tout le contraire de Jean).

Dans ma « carrière » d’amoureuse, je n’ai croisé et aimé le « modèle » décrit ci-dessus qu’une seule fois. Bon, le gars en question a mal fini mais ça n’a pas de rapport avec le sujet principal. Je voulais juste indiquer que je ne suis finalement pas tellement fixée sur une plastique-type.

Ce qui est pratique (si je puis dire) avec le fait de ne plus être en colère, c’est que quand je croise quelqu’un, je n’ai plus tendance à aboyer. Il m’arrive même de rire. Avouez que c’est un progrès et que c’est un peu plus engageant. Bon, mais ça ne fait pas tout…

En ce moment, Waterloo morne plaine, je ne croise aucun homme susceptible de me plaire. Pourtant (peut-être parce que les mecs sentent les filles qui sont en friche sentimentale), je me fais assez souvent draguer.

Un mec m’a même envoyé plusieurs gif animés de bouquets de fleurs sur LinkedIn (vous avez bien lu) parce que j’avais du liker un de ses posts professionnels !!!! Gnéééééé ! D’où ça marche ce genre de trucs ? Enfin la question est : quelle fille trouve ça charmant ? Désolée messieurs, j’ai 50 ans pas 120 (ou 14) !

Dans le genre bizarre, j’en ai une autre : il a fallu que je dise de manière très explicite à un jeune de la salle de sport (beau brun, râblé, de grands yeux noirs mais 19 ans, putain purée de pois 19 ans !!!!) que j’avais 50 ans, que je pouvais presque être sa grand-mère (en insistant sur ce point) et que je n’étais carrément pas intéressée pour qu’il consente à me lâcher les baskets. Je n’ai pas bien compris ce qu’il me trouvait. A moins que ce soit pour compléter son album panini (si vous avez mon âge, vous savez de quoi je parle, sinon une recherche sur internet devrait vous renseigner rapidement). Je me dis qu’il devait lui manquer la grand-mère sportive pour compléter une page ???!!!

Et ma question est donc la suivante : où sont les mecs célibataires, normaux, gentils, fidèles, et sincères ?

Et vu que certain.es d’entre vous sont sans doute assez tenté.es de me répondre « dans ton cul », je ne peux que leur opposer un bien à-propos « ben non, justement ». Désolée pour la vulgarité mais je n’ai pas pu m’en empêcher.

Ah et puis j’oubliais, bonne année les z’amish !

la haine des pigeons

Je ne me souviens plus d’où vient cette image, crotte de bique.

A chaque fois que je suis amenée à parler « pigeon » avec quelqu’un – ce qui n’arrive pas tous les quatre matins, je le concède – la personne en face de moi me raconte sa haine, sa détestation, son dégoût des pigeons.

Certains les nomment les rats des airs, d’autres les trouvent cons comme la lune… Bref, la plupart du temps, ils n’ont pas bonne presse.

Alors oui, ils font caca partout mais s’ils ont colonisé nos villes c’est parce que nous, les humains, leur donnons à manger dans nos poubelles.

Si vous habitez Paris – même si vous ne faites qu’y passer, d’ailleurs – et que vous vous retrouvez pas loin d’un parc (une simple plate-bande suffit) à la tombée de la nuit, vous pourrez voir des dizaines de rats sortir d’en dessous, se glisser dans des anfractuosités cachées et escalader les poubelles pour s’y nourrir. Ils ont investi nos villes parce que nous les nourrissons. Brrr, j’en ai froid dans le dos !

Mais revenons à nos pigeons ! Sont-ils idiots ? A priori, le fait de choisir de vivre dans des endroits avec un accès illimité à la nourriture n’est pas complètement absurde. Ils font comme nous (et comme les rats d’ailleurs). En fait non, ils font même mieux que nous puisque, jusqu’à preuve du contraire le béton, le bitume et le verre n’ont aucun pouvoir de création de nourriture… Et pourtant nous nous y entassons.

Ensuite, moi je les trouve plutôt placides et de bonne composition. Ils évoluent tranquillement par terre et se poussent juste assez pour que nous puissions passer sans leur marcher dessus. Ils roucoulent à qui mieux mieux quelle que soit la météo et ils ne sont pas agressifs, à part dans les hallucinations de ma grand-mère.

Là, il faut que j’explique évidemment pourquoi ma grand-mère voue une véritable haine aux pigeons. Il y a une trentaine d’années (mon grand-père vivait toujours), elle s’est mise à prendre beaucoup mais alors beaucoup trop de médicaments pour dormir. Son « médecin » (je mets entre guillemets ce mot parce que, vu ce qui suit, on peut douter de ses compétences professionnelles) lui avait prescrit des somnifères et lui avait dit qu’elle pourrait augmenter la dose régulièrement au fur et à mesure de l’affaiblissement de leurs effets au cours du temps. Oui, c’est dingue de dire à un patient de régler lui-même la posologie d’un psychotrope, comme ça tranquillou billou, mais voilà, ce monsieur n’en était ni à sa première ni à sa dernière « bourde » (il n’a jamais été inquiété par le conseil de l’ordre, ni par la sécu, ni par aucun patient à qui il prescrivait une pleine page (parfois deux) de médicaments à chaque consultation). Oups !

Vous vous en doutez déjà, il est arrivé ce qui devait arriver : ma grand-mère est devenue accro aux somnifères et aux antidépresseurs (parce qu’il lui avait évidemment prescrit les deux, en plus de tous les autres médicaments pour ci ou ça qu’elle avalait tous les jours). Et un jour, elle s’est mise à avoir des hallucinations, nous racontant que les pigeons (voilà, j’y reviens) voulaient lui picorer les yeux et qu’ils la guettaient quand elle sortait.

A l’hôpital, ils ont pudiquement mis un mouchoir sur ce cas manifeste de grand n’importe quoi thérapeutique et sur le fait que son médecin avait transformé cette ménagère de plus de 50 ans en junkie, en disant qu’elle avait malheureusement fait (tenez-vous bien) un empoisonnement du sang par les médicaments. Mais qu’est-ce que c’est que cette expression de merde crotte de bique ?

Ils l’ont sevrée. Elle a arrêté de prendre ces médocs à la con inutiles dans son cas. Elle est redevenue la grand-mère normale (enfin, normale comme elle l’était avant c’est-à-dire névrosée et caractérielle) que je connaissais depuis ma naissance et tout le monde a oublié cette histoire (sauf moi, apparemment). Depuis, elle en a gardé une haine des pigeons – et dans son cas, c’est bien compréhensible – mais pas de son fameux médecin qu’elle a gardé jusqu’à ce qu’il parte en retraite parce qu’elle le trouvait gentil. Mais woui mais ma pauv’ dame, la gentillesse ça ne fait pas tout et en matière de compétences médicales et ce n’est pas forcément un gage de fiabilité (même s’il est vrai qu’il est quand même plus agréable de consulter des professionnels de santé aimables et cordiaux).

Tout ça pour dire que moi, j’aime bien les pigeons parce que je trouve qu’ils ont tout compris à la vie : ils ne se plaignent jamais, ils aiment bien se faire des câlins les uns les autres, ils chantent dans le vent glacé (comme tous les oiseaux, Dominique A) et ils se sont adaptés aux conditions de vie difficiles que nous leur avons imposées.

Chapeau le pigeon (mais enlève quand même cette fichue feuille si tu ne veux pas te prendre un mur) !

antidote

J’ai assez mal dormi cette nuit. Je vais passer la journée à Paris pour des rendez-vous médicaux (et aussi pour faire le plein de produits pharmaceutiques et de livres). C’est fou, il y a quelques années, j’aurais sans doute cité les livres en premier mais depuis 1 an environ, j’utilise une liseuse alors, même si je lis toujours autant, je lis moins en version papier.

Là, j’écris dans le train. Au cours de la journée, il est prévu que je prenne un café avec Monsieur l’Empathique et je vous avoue que ça me fait un peu peur. Je n’ai pas peur de retomber dans ses filets, même s’il ressemble comme deux gouttes d’eau à l’homme dont j’étais tombée profondément amoureuse. J’ai enfin compris que cette personne n’existait pas. Mon futur ex mari a les mêmes yeux, la même voix, la même odeur que mon amour mais, un peu comme les villes façades, il n’en a pas l’épaisseur.

Non, ma peur, c’est qu’il parvienne en 10 minutes à ré-éteindre ma lumière. Parce que c’est exactement ça qu’il a fait pendant les 6 années que nous avons passé ensemble. Comme un trou noir, il a aspiré qui j’étais. Comme un respirien (si, si, vous connaissez, ce sont des personnes qui croient sincèrement (enfin les adeptes croient et les gourous encaissent les sous) qu’un être humain peut se nourrir exclusivement de lumière – j’en ai déjà parlé sur le blog mais je ne sais plus où, sinon, allez lire ça, c’est assez édifiant), il s’est abreuvé de mon enthousiasme, de mon énergie vitale, de mes idées, de mes goûts musicaux, de mes petites anecdotes de vie (pour les ressortir à d’autres comme faisant partie de sa vie à lui) et de tout ce qui me constituait sans jamais me donner en retour des petits bouts de lui (faut dire que comme il est vide, il n’a rien à donner). Dans une relation normale, en effet, les deux partenaires abondent à la fois le pot commun de la relation et enrichissent l’autre personne. Alors à la place, il me faisait des cadeaux en croyant que ça allait plaisamment faire le job. Sauf que non, ça ne fait pas le job et que ça contribue même à vider plus vite l’énergie de la victime du hacking.

Bref, j’ai un peu peur mais ça va parce que je ne vais passer que 10 minutes à son contact et que je dispose d’un antidote. Ma personnalité retrouvée (et mes cheveux – en passant) m’aide à m’occuper de nouveau de moi et de mes besoins. Et c’est dingue parce que ça fonctionne. Je peux remplir mon puits intérieur en faisant des choses que j’aime et en interagissant avec de nouvelles personnes.

A ce propos, ce week-end, j’ai passé une drôle de soirée. Pas strictement drôle, bizarre plutôt. Je suis allée écouter un duo d’ami.es qui se produisaient dans une crêperie à une quarantaine de kilomètres de chez moi. La terrasse était toute petite alors pour ne pas prendre une table à moi toute seule, on m’a proposé de dîner en face d’un autre convive également seul (un copain du duo). C’était assez étrange, comme une sorte de date arrangé mais qui ne l’était pas. Il s’avère que l’homme en question (que j’ai du croiser dans ma jeunesse mais je ne l’avais pas reconnu parce que là, il avait les cheveux blancs alors qu’à l’époque, il arborait une crête du plus bel effet) est photographe, vidéaste et illustrateur, qu’il a du talent (je suis allée voir son site internet) et qu’il vit de son activité. Ce qui est bizarre, ce n’est pas ça, c’est la suite. Nous avons commencé à converser gentiment de manière hyper fluide (nous partageons clairement un certain nombre de valeurs et de références). Au bout de 5 minutes environ, j’ai vu arriver un autre homme seul qui s’est installé un peu plus loin que le convive dont je partageais la table. Et vous savez quoi ?

C’était le sosie de Monsieur l’Empathique. Il avait exactement la même dégaine, les mêmes vêtements (un sarouel et une chemise de hippie, les mêmes sandales en cuir), les mêmes cheveux longs mal entretenus, la même barbe, les mêmes yeux (bon j’étais loin mais vu que j’étais face à lui, j’ai eu le temps de détailler) que lorsque je l’ai rencontré. En retournant à la camionnette, j’ai failli me trouver mal et appeler mon copain (celui qui chantait) pour qu’il constate le truc. Le sosie s’était garé à côté de moi : un break un peu pourri avec des tas de trucs derrière pour dormir et voler (oui, il y avait un parapente, comme l’autre). Et là, je me suis dit un truc très important : les mecs comme ça sont légion ! On peut en croiser à tous les coins de rue, ils se ressemblent tous et n’ont aucune personnalité propre.

Au cours de cette soirée étrange, j’ai aussi pensé à mon ex (celui d’avant, que j’appelais Lui, ici) parce que l’homme avec qui j’ai dîné était la version aboutie de ce que mon ex aurait pu devenir s’il avait voulu (je l’ai revu brièvement il y a peu de temps et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est bien pire que ce que j’aurais pu imaginer à l’époque où on était ensemble).

L’orage qui grondait au loin, la musique berçante et ces deux hommes croisés… Je ne sais plus trop si j’ai rêvé tout ça ou si ça s’est vraiment passé dans la réalité mais je m’en fiche ; je tiens mon antidote.