j’ai replongé et j’ai honte de moi

Photo de Julia Taubitz sur Unsplash

J’ai tellement honte de moi ! Cela fait quelques semaines que j’ai replongé et plus les jours passent et plus ça empire.

Le jour où j’ai repris, je me suis dit : rhhôôôô, c’est rien marie, juste une fois. Mais c’était trop tard, j’avais irrémédiablement replongé dans l’addiction.

Il faut dire qu’en ce moment, mes ressources en énergie mentale sont au plus bas. Ceci explique peut-être cela. C’est un bonne excuse que de prétexter l’épuisement.

Le goût pour le produit m’est revenu alors que j’étais encore au Mexique.

J’ai recommencé tout doucement, une toute petite de temps en temps. Rapidement, je suis passé à deux et là, je frise les 4 quotidiennes et j’en achète toutes les semaines de peur de manquer…

Grrr ! Tous ses efforts pour rien. Si je m’écoutais, je me flagellerais à grands coups de chamallows.

Il faut dire que les fabricants mettent le paquet pour nous convertir coûte que coûte, les salauds espèces de méchants ! Le choix est tellement vaste.

Pour l’instant, je me limite encore à l’après-repas, avec le café, mais jusqu’à quand pourrais-je tenir cette ligne de conduite admirable ? Je ne peux pas répondre à cette angoissante question.

En ce moment, mon pêché mignon est noir et délicatement salé… Mais pourquoi vendent-ils ça en accès libre ?????

Les chiens aboient, le vendeur de glace passe…

Une église rouge, à Mérida, Yucatan, Mexique

Le soleil se couche sur les toits plats de Mérida. Le soleil se couche et les chiens se mettent à hurler. Il est environ 18h45, le concert d’aboiements ne s’interrompra que vers 23h, a minima.

Cela fait un mois que je suis au Mexique et s’il y a bien une chose, en plus de la chaleur étouffante, à laquelle je ne m’habitue pas c’est ça : des centaines de chiens qui hurlent à la mort dès que le soleil se couche. Des centaines de chiens enfermés dans les courettes des petites maisons. Des centaines de chiens qui hurlent et ne sont calmés par personne.

Ces cris incessants ont sans doute la valeur d’une clé de sécurité, d’une alarme qui mange du canigou et qui peut faire office de compagnon de route, le cas échéant. Mais que vaut une alarme lorsqu’elle est continue ?

Bref, je n’aime pas tellement les chiens… Mais je n’aime pas non plus qu’ils soient délaissés, affamés le long des rues, les mamelles pendantes d’avoir trop enfanté. Je ne m’y fais pas aux chiens mexicains.

Salut à toi Boris, ici les chiens ne sont pas noirs mais jaunes et ils font un boucan d’enfer – de quoi réveiller les morts, sûrement (je verrai ça d’ici deux semaines).

Demain, j’achèterai mon billet de retour. Partie sans terme précis, je m’imaginais passer l’hiver ici mais ce n’est pas possible. La vie est chère. Enfin, elle l’est pour moi et mon corps récalcitrant qui ne peut plus s’habituer au sommeil à proximité d’autres êtres humains, dans des auberges « de jeunesse » et leurs dortoirs. Elle l’est pour mon corps ménopausé et ses bouffées de chaleur infernales sous 35° à l’ombre.

Je reviendrai en France juste avant les vacances de Noël. Ce sera parfait.

parfois, j’aimerais bien avoir un chien…

parfois, j'aimerais bien avoir un chien...
Photo by Jamie Street on Unsplash

… mais la plupart du temps non parce que je déteste le rapport humain/chien basé sur la domination et la soumission (c’est la raison la plus importante mais pas la seule).

En fait, ce soir j’aimerais bien avoir un chien pour avoir un prétexte pour errer seule dans la ville alors qu’il vient de pleuvoir. Je voudrais bien avoir un chien à suivre alors qu’il déambule dans les rues mouillées.

Il paraît que les personnes qui possèdent un toutou tissent plus de relations sociales que les autres. Souvent, elles se promènent aux mêmes endroits et aux mêmes horaires ce qui fait qu’elles se croisent nécessairement quasiment quotidiennement.

Forcément, une sorte de connivence polie doit s’établir au bout d’un moment. Connivence qui peut déboucher sur des conversations. Conversations qui génèrent potentiellement des rencontres. Rencontres qui deviennent parfois amicales… (beaucoup de si et de conditionnel, toutefois).

Ou alors, si les cabots ne s’entendent pas, leurs désaccords sont susceptibles d’engendrer une sorte de tension chez leurs humains respectifs, voire une franche hostilité.

Je pourrais évidemment flâner seule mais souvent je ne sais pas où aller et puis, je sors toujours seule partout et dans toutes les circonstances de ma vie quotidienne. Etre accompagnée d’un petit compagnon à quatre pattes me plairait le temps de la balade. Après, je ne saurais pas quoi en faire et puis, je déteste l’odeur des chiens.

tout près, trop près – continuer à fuir est la seule option

Elle est là, tout près. Je suis plus proche d’elle que je ne l’aie jamais été depuis plus de 20 ans. A peine 70 km, j’ai regardé sur internet. Son adresse est dans l’annuaire.

Lorsque je partirai de la région d’ici 3 jours, après avoir vu les fameuses falaises, je serai encore plus près – 50 km tout au plus.

Je m’imagine roder dans le village pour la voir sans qu’elle me voit. Pour savoir où elle vit, comment elle vit, même si je m’en doute.

Mais c’est trop risqué. Si je la croise, elle me reconnaîtra, forcément. Je n’ai pas beaucoup changé malgré les cheveux blancs. S’ils étaient toujours courts peut-être, mais ils ont poussé.

Je ne sais pas si j’irais.

Rien à voir avec du courage. Je me dis que peut-être, lui dire en face, ça fera tout cesser ; cette putain d’angoisse qui me prend certaines nuits.

Mais la vie ne ressemble pas à ça. Ce qui se passerait, probablement, c’est que ça relancerait les appels (les siens et ceux de sa clique).

Et puis il y a l’autre, son frère, auprès duquel je vais aussi passer, plus au sud. Il habite toujours au même endroit.

La seule que je voudrais voir et avec qui je voudrais tout régler, je n’ai aucune possibilité de savoir où elle est. Elle a du reprendre son nom de jeune fille après le divorce. Elle s’est peut-être même remariée. Je n’ai que son prénom et son visage fixé à tout jamais dans ma tête, depuis mes 8 ans. Sûre que si je la croise un jour, même vieillie, je la reconnaîtrais.

Mes fantômes sont tout près, trop près et je pense que je vais seulement continuer à les fuir.

Normandie : j’arrive mais je suis crevée…

Normandie
Photo by Laurent Gence on Unsplash

Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu envie d’écrire ici. Je ne sais pas pourquoi. Il n’y a pas de raison. Je n’en ai pas eu envie, c’est tout. Aujourd’hui, un peu plus.

Mais pour commencer, un peu d’aventure…

Je suis en Normandie depuis ce midi après un petit arrêt à Courville-sur-Eure où j’ai passé la nuit dernière dans le camping municipal. Lorsque je suis sortie de l’enceinte du camping, je me suis garée sur le parking pour aller rendre les clés (à l’ancienne, chaque personne avait sa clé). Et en revenant vers le camion, je me suis dit qu’il était drôlement penché. J’ai tout d’abord pensé que je m’étais garée dans un trou. Que nenni, ma roue avant gauche était complètement à plat. Il se trouve que je ne suis pas en mesure de changer une roue du Jumpy toute seule. D’abord parce que je n’ai pas de cric et deuxièmement parce que je suis absolument incapable de remettre la roue dans le panier (je ne sais pas si c’est le terme consacré) une fois qu’il est en bas. Je n’en ai tout bonnement pas la force. Et vu que je paie une assurance, j’ai appelé l’assistance. Tout se fait ensuite par internet – heureusement qu’il y avait du réseau. Une fois la demande faite, j’ai reçu un sms de confirmation mais rien d’autre. C’est très déstabilisant de n’avoir personne au bout du fil. Du coup, j’ai cherché le numéro du dépanneur et j’ai appelé pour savoir combien de temps je devais attendre (je m’imaginais aller boire un café dans le centre du village puis aller au restau peut-être pour passer le temps). Waouh, le type était déjà en route. C’est la première fois que je fais appel à ce genre de service mais la réactivité m’a bluffée. Trente minutes après, le gars était venu, avait changé la roue et remis la crevée en place. J’ai pu repartir tranquille.

Un des moulins de Courville-sur-Eure
Une partie de la piste cyclable qui traverse le village

Mais revenons à cette histoire de vacances en Normandie.

Le projet initial consistait à rejoindre Rouen, à y garer la camionnette et à prendre le vélo avec les sacoches, la tente et tout le matos afin de pédaler jusqu’au Havre puis jusqu’à Etretat et éventuellement Fécamp.

Ça, c’était ce que j’avais prévu mais il fait vraiment trop chaud. Mon cœur palpite un peu trop fort et je crois qu’il est plus prudent que je révise mes plans.

Je suis ce soir à Pont de l’Arche (toujours dans un camping municipal – je devrais publier un guide des campings municipaux de France, d’ailleurs – j’aime bien l’ambiance surannée qui se dégage de ce genre d’endroits). C’est vraiment très très mignon.

Des colombages de toutes les couleurs…

La très belle église de Pont de l’Arche

Demain, je vais visiter Rouen que je ne connais pas du tout puis je me dirigerai (en camionnette) vers un camping naturiste dans lequel je pense rester quelques jours. Je ferai alors, à partir de ce point, quelques longues balades à vélo (enfin j’espère). Puis j’imagine que je rejoindrais Le Havre où je ferais réparer ma roue avant d’aller à Etretat et Fécamp. Mais rien de sûr, du coup. Si ça se trouve, je ne me sentirais pas du tout à ma place dans ce camping naturiste (il y en a de tout à fait nauséabonds – enfin, que je n’apprécie pas du tout) et je repartirais dès le lendemain vers une destination encore inconnue.

Un peu comme une tempête dans un verre d’eau, j’ai l’aventure modeste depuis quelques temps (mais ça me plaît bien, en fait).